Cela faisait un moment que nous n’avions pas vu de Minions sur grand écran, depuis Moi, moche et méchant 3 sorti en 2017. Les voilà de retour dans une nouvelle aventure, à la fois suite du spin-off Les Minions sorti en 2015 et préquelle de la trilogie dans laquelle ces êtres jaunes maladroits au langage étrange se sont fait connaître. En effet après un opus solo, les Minions ont fini par trouver refuge chez Gru, alors âgé de 12 ans mais déjà prêt à convaincre le monde qu’il est le plus grand des méchants. Aussi quand une place se libère au sein des Vicious 6, la bande de méchants préférée de Gru, celui-ci va tenter un entretien d’embauche mais rien ne va se passer comme prévu et il devra compter sur l’aide des Minions et d’un mentor inattendu pour se tirer d’affaire…
Déjà à la sortie du premier film, on craignait qu’à force de tirer la couverture à eux en passant de savoureux personnages secondaires comiques à héros d’un film, les Minions nous lassent. Le film avait habilement évité les pièges du spin-off et se montrait hautement divertissant mais allait déjà jusqu’au bout du potentiel de ses personnages. Les scénaristes en semblent bien conscients ici et font énormément reposer le récit sur Gru et sa trajectoire, l’apprenti méchant apprenant qu’il est parfois bon d’avoir des amis. Tout en accaparant une place centrale du récit, les Minions n’en sont pas le moteur, point positif en faveur du long métrage tant les idées de gags autour de ces petits êtres attachants montrent un véritable essoufflement. Auparavant hilarants, les voici tout simplement amusants, coincés à encore faire les mêmes bêtises. La présence d’Otto, un nouveau Minion plus bavard que les autres viendra ajouter un peu de tendresse à l’ensemble mais force est de constater qu’avec ce nouvel opus, les Minions ont perdu de leur force.
Heureusement, réalisant leur manque d’inspiration flagrant autour de ces créatures, le scénario préfère se concentrer sur Gru dont l’évolution reste ultra-classique mais néanmoins menée avec efficacité. Il faut reconnaître à Kyle Balda un sens visuel assez ébouriffant, proche du cartoon et réservant de bons moments dès qu’il verse dans l’action pure. On appréciera également le design des nouveaux personnages, conçus avec beaucoup d’inventivité même si la bande de méchants se retrouve rapidement à faire de la figuration là où elle aurait mérité d’être plus creusée.
En définitive, Les Minions 2 – Il était une fois Gru assure parfaitement sa mission de pur divertissement familial et estival mais montre des signes de faiblesse que l’on ne connaissait pas à la saga Moi, moche et méchant, jusqu’à présent toujours inventive. Le tout semble ici se reposer sur certains acquis et trahit peut-être une lassitude des créateurs eux-mêmes à l’égard de personnages devenus trop populaires, condamnés à être essorés par une machine hollywoodienne incapable de la moindre originalité (un Moi, moche et méchant 4 a d’ailleurs déjà été annoncé pour 2024). On pardonnera volontiers cette faiblesse face à l’indéniable bonne humeur de l’ensemble mais le retour de ces personnages devra redoubler d’efforts pour ne pas faire sombrer la saga.
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