
L’Enterrée vive est l’adaptation d’une nouvelle de Ray Bradbury. L’histoire d’origine est celle d’une petite fille qui s’efforce de convaincre les adultes qu’une femme est enterrée vivante après qu’elle l’ait entendu appeler au secours. Il s’agissait du thème de l’enfance confronté à l’âge adulte, deux mondes qui cohabitent mais qui ne se comprennent pas. Dans cette adaptation cinématographique, Merwin Gerard, le scénariste, s’est intéressé à l’autre extrême de la vie, la vieillesse, qui s’oppose aussi à l’âge adulte.

Mme Wynant, qui se remet tout juste d’un séjour en hôpital psychiatrique suite à la mort de son mari, découvre dans son jardin la présence d’une femme enterrée vivante. Pour réussir à la sauver, elle devra convaincre son entourage qui pour certains y verront l’opportunité de mettre plus vite la main sur l’héritage en la déclarant officiellement folle, d’autres y trouveront un prétexte pour ne pas lui venir en aide en mettant en doute ses facultés mentales.

Pour autant, le film ne cherche pas à faire douter de la folie de Mme Wynant, incarnée par Olivia de Havilland, puisque dès les premières minutes tout est révélé, il y a un bien une enterrée vive et son bourreau, donnant raison à la veuve. Il ne s’agit plus d’un drame psychologique mais d’un thriller. Tout est vrai, le spectateur le sait et il ne peut qu’assister impuissant aux mésaventures d’une vieille dame qui cherche autant à sauver la vie d’une inconnue que la sienne. Que l’on aime ou pas ce procédé narratif, Jack Smight, le réalisateur, réussit à faire naître la tension dans cette course contre la mort où l’on attend la fin avec impatience pour découvrir le sort de l’enterrée vive.

Sorti en 1972 sur le petit écran, le film accuse le nombre des années malgré le travail de restauration apporté à l’image et au son, et l’on se prend à sourire devant autant de kitch. Mais L’Enterrée vive se découvre et s’apprécie justement pour son style et ses procédés de mise en scène, pour son histoire aussi, et pour ses acteurs, d’anciennes gloires de l’âge d’or du cinéma américain qui profitèrent de l’essor de la télévision, soutenu par certaines grandes sociétés de production, ici Universal, pour continuer de jouer.
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