Sinister 2 : Mes fils ma bataille !

Sorti le 19 août 2015 sur les écrans français, Sinister 2 fut le clou d’un été propice aux frissons entre Unfriended, Poltergeist, Insidious Chapitre 3, Gallows ou l’oublié Les Dossiers Secrets du Vatican. Huit ans après, avouons que nous n’avons plus vécu de saisons estivales aussi horrifiques que celle de 2015. Certains sont toujours à souligner (Poltergeist, Insidious Chapitre 3), les autres un peu moins par leur recyclage des ingrédients basiques du found footage sans saveur ou d’histoires de possession que même M6, lors de ses samedis fantastiques, n’aurait point diffusé.
Il est temps aujourd’hui de se focaliser de nouveau sur Sinister 2, suite du très réussi Sinister mis en scène par Scott Derrickson en 2012. Les deux films sont d’ores et déjà disponibles sur la plateforme de Screaming Shadowz. Sinister raconte l’emménagement d’une famille dans une vieille maison où les anciens propriétaires ont été retrouvés inexplicablement pendus. Ellison, auteur de romans policiers inspirés de faits réels interprété par Ethan Hawke – acteur fétiche de Scott Derrickson – y découvre dans son grenier des bobines 8mm contenant les images de meurtres d’autres familles. Qui a filmé ces tueries et pour quelle raison ? Ellison va tenter de répondre à ces questions tandis que le tueur présumé, une entité surnaturelle présente sur les films, menace de plus en plus sa famille.

Sinister, par cette nouvelle création d’une légende urbaine par Scott Derrickson lui-même, est gratifié d’un joli succès d’estime à sa sortie en 2012. Son succès public, le film le trouvera par la vidéo et les téléchargements illégaux – facteur non négligeable malgré tout. Un deuxième opus nous parvient alors tout en discrétion. Scott Derrickson délègue la réalisation à Cìaran Foy pour se cantonner à la production du film, tout en étant travaillant simultanément sur Doctor Strange pour Marvel. Cìaran Foy, on le connait après l’avoir découvert lors du Festival de Gérardmer en 2013. Il y présentait son premier long métrage, Citadel, sombre histoire d’anticipation et d’esprits dans laquelle un père, après avoir perdu sa femme, brave ses phobies et ses traumatismes pour retrouver son bébé enlevé par des créatures mystiques. Handicapé par un acteur antipathique doublé d’une histoire sombre et bien trop mélancolique, Citadel surprenait tout en rebutant le spectateur. Avec Sinister 2, Cìaran Foy se risque à prendre la suite de Scott Derrickson tout en pénétrant le circuit hollywoodien. Un sujet presque idéal autour d’une famille où le danger émaille les enfants, Cìaran Foy ne révolutionne en aucun cas cette suite formelle, mais avance en se concentrant sur le point ultime d’un film d’épouvante : les personnages.

Sinister 2 reprend quelque temps après le final oppressant du premier opus. Alors qu’il poursuit son enquête inachevée sur les homicides non résolus, l’ex-shérif adjoint fait la connaissance d’une jeune mère de famille et de ses jumeaux. Ces derniers viennent de s’installer dans une maison où des événements macabres se sont produits. Tout porte à croire qu’il s’agissait à nouveau de la même entité surnaturelle et que la famille est en danger…
Trame simple dont l’artifice premier repose sur la présence constante de Bughuul et ses enfants, le scénario de Scott Derrickson et C. Robert Cargill se concentre sur cette mère essayant d’échapper à un mari violent. La famille, ici dysfonctionnelle et malade, est le point central d’une mythologie urbaine utopique, mais sombre. L’être surnaturel, le Bughuul, hante les familles et frappe l’écran par sa présence sporadique. Pour cette suite, Cìaran Foy laisse les enfants aperçus dans le final du premier film prendre la place nécessaire pour mouvoir l’élu à les rejoindre. Se servant du mal rongeant la famille, cette préférence va créer un dysfonctionnement dans la relation fusionnelle des jumeaux, dont l’agressivité prochaine de l’un pour l’autre. En dépit du fait de sortir de la claustrophobie du premier pour les grands espaces de campagne de l’Illinois et d’en connaître le fin mot, l’histoire prend le spectateur par l’empathie de cette jeune famille vivant dans la peur d’un homme violent. Mis en parallèle entre les manipulations du Bughuul et celles d’un père pervers narcissique faisant tout pour les récupérer, le final dans la ferme prête à Sinister 2 une tension adéquate à captiver le spectateur.

Réussissant une nouvelle fois à créer le malaise par les images épouvantables des films en 8mm mis devant les yeux du jeune garçon avec un machiavélisme dépravant, Sinister 2 prospère l’héritage par sa simplicité. Ne misant jamais en vain sur l’explosion d’effets ou sur le fait de prendre le premier Sinister à contre-pied, le travail de Cìaran Foy sur Sinister 2 joue sur les valeurs d’une famille banale en danger tant au sens propre qu’au sens figuré. Simple et concis, le jeune réalisateur britannique perpétue un travail efficace pour un diptyque éprouvant.

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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