West Side Story : Test Blu-ray

Cet article accompagne la sortie en Blu-ray (disponible depuis le 15 avril dernier) du West Side Story de Steven Spielberg qui cherche plus que jamais à retrouver les saveurs du cinéma de son enfance modernisée par sa mise en scène libre de toute contrainte. Vous pouvez d’ailleurs trouver notre critique sur le site. Cette édition vidéo, outre le fait de proposer une très belle qualité d’image, donne accès au magnifique Making-of de Laurent Bouzereau “The Stories of West Side Story” qui saura ravir les plus passionnés de la comédie musicale et du film de Spielberg. Autre ajout intéressant : une sorte de chapitrage permettant de se rendre directement sur les chansons que l’on souhaite revoir. Pratique si l’on cherche à analyser la chorégraphie ou les mouvements de caméra.

Laurent Bouzereau, réalisateur français de making-of et autres bonus, est un habitué des grosses productions populaires américaines. Son tableau de chasse est particulièrement impressionnant puisqu’il a couvert plus de la moitié de la filmographie de Steven Spielberg et d’Alfred Hitchcock sans compter son travail sur d’autres cinéastes tels que De Palma, Lean, Friedkin, Scorsese, Lumet pour ne citer qu’eux. Il est l’auteur de nombreux livres sur le cinéma ainsi que le documentaire Netflix Five Came Back sur les réalisateurs engagés pendant la seconde guerre mondiale pour alimenter les images de la propagande américaine. Ce CV gargantuesque donne le pouls de la qualité du documentaire présent sur cette édition d’un West Side Story qui n’a pas fini de faire parler de lui.

Le titre du making-of “The Stories of West Side Story” sonne très juste puisqu’il ne parle pas que de la fabrication du film mais aussi de son rapport avec la version de Wise réalisée en 1961. Marqueur pour de nombreux cinéphiles et cinéastes dont Spielberg qui le cite comme un des piliers de son envie de faire du cinéma, le film de Wise est considéré comme une des plus grandes comédies musicales de tous les temps. En dehors des quelques acteurs du film original faisant des apparences en tant que figurants à certains moments de cette nouvelle version, c’est la voix de Rita Moreno qui nous accompagne tout au long du documentaire. C’est elle qui est submergée par l’émotion lorsqu’elle repense au fabuleux tournage de sa jeunesse à qui elle doit sa carrière. Le personnage de Valentina écrit spécialement pour elle dans la version de Spielberg prend alors tout son sens. Le flambeau peut passer à la nouvelle génération, aussi vivante et avide de changements. 

L’autre point fort du making-of pour n’importe quel amateur de cinéma est la diversité des intervenants. Pas un chef de poste n’est oublié, du scénariste au chef costumier, tout le monde parle de son investissement sur le film avec un ton forcément hagiographique mais qui sonne juste ou au moins honnête. Il est alors appréciable de voir certaines scènes dansantes évoluer depuis les répétitions, de se rendre compte des difficultés qu’elle pouvait amener et de la prouesse nécessaire pour réussir à les rendre crédibles. De voir leur travail d’orfèvre derrière les décors et les costumes peut alors raviver de magnifiques souvenirs de cinéma lorsque, au sein d’une salle obscure, la caméra de Spielberg effectue sa magie sur nous autres mortels. D’une certaine manière, à la fin du documentaire, nous avons l’impression d’avoir vécu le tournage en même que les techniciens et les acteurs, de faire partie de ce qui ressemble à une vraie famille.

Cette édition est l’occasion de rattraper pour ceux qui l’ont raté un des plus grands films de l’année et un des grands films de cette décennie à venir. C’est aussi l’occasion de corriger, l’injuste même si compréhensible, échec de sa sortie en salles et montrer aux patrons de studio que le cinéma n’est pas mort et qu’il intéresse toujours le public.

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