Coup de théâtre : Deux arts confondus

L’ouverture de Coup de théâtre réalisé par Tom George va nous immerger dans les années cinquante londoniennes, exposée par un style fortement inspiré par celui de Wes Anderson. Nous allons avoir ces couleurs vives, cette narration verbeuse contée par Léo qui va nous présenter son environnement accompagné par un humour british ainsi que par l’utilisation du décor. La musique va également nous ramener aux partitions satiriques d’Alexandre Desplat présentées notamment dans The Grand Budapest Hotel ou plus récemment à travers The French Dispatch. L’influence de Tom George sur l’auteur de L’île aux chiens va également se faire ressentir à travers son casting par la présence de Saoirse Ronan et Adrien Brody interprétant donc Leo. Ce dernier va donc terminer son récit qui prendra fin à la suite de son meurtre déclenchant par la même occasion l’intrigue du film.

Cet assassinat va donc entraîner l’ouverture d’une enquête policière représenté par l’inspecteur Stoppard (Sam Rockwell), un peu trop fidèle à l’alcool accompagné par Stalker (Saoirse Ronan), inexpérimentée et anxieuse. C’est à travers ce duo porteur d’apartés comiques so british que nous allons suivre cette enquête sur l’identité de l’assassin. Ce dernier se dissimule parmi les prochaines victimes, qui sont également des suspects potentiels.

Coup de théâtre prend place à l’époque des plus grands dramaturges d’enquêtes policières, que ce soit Agatha Christie pour la littérature ou Alfred Hitchcock pour le cinéma. Le film aura donc comme personnalité d’être agencé sous forme d’une pièce de théâtre par le biais de ces décors composés de sortes à les mettre en valeur. Des lieux ayant davantage l’apparence d’un studio construit qu’un espace fait pour le cinéma, adaptant donc par la même occasion des scènes cinématographiques en séquences théâtrales, comme l’illustrent les scènes en extérieur, par exemple. Ces deux arts vont se confondre non seulement par sa forme mais aussi par son fond par le biais du personnage de Leo, réalisateur de cinéma qui va proposer une fin cinématographique au récit d’une pièce de théâtre. Une idée qui va certes rendre sceptiques les membres du théâtre, mais qui va néanmoins littéralement devenir le dénouement du film ponctuant ce métrage à la forme d’une pièce de théâtre par une scène de cinéma. Ce sera donc à travers Leo que le film va évoluer. Il est le chef d’orchestre du film en l’introduisant avant de le construire, que ça soit par cette fin ou par sa volonté de mettre des flashbacks dans des scènes de théâtre. Ce qui va bien évidemment offusquer le comédien Mervyn. Cependant ce film, nous présentera certains flashbacks autour de Leo principalement. Nous aurons évidemment la mise en abyme de l’enquête à travers la pièce de théâtre, faisant partie des effets de style permettant de jongler entre le cinéma et le théâtre. Dans la dernière scène, le duo va briser le quatrième mur de sorte à nous faire sortir du film. Cet ultime effet de style aura comme but de terminer le métrage par une approche théâtrale.

Même si Coup de théâtre propose un concept intéressant en confondant deux arts différents, il n’arrivera pas à se hisser au-delà de son concept, enfermant sa narration dans ses effets de style. Par conséquent l’enquête, qui est l’intrigue du film, sera loin d’être une investigation originale en raison de ces mêmes interrogatoires sur les différents suspects ambigus qui vont amener à de fausses pistes. Tout cela accompagné par de surprenantes suspicions concentrées sur un personnage qui paraissait couvert par sa fonction, avant de finalement terminer sur un coupable ayant comme unique impact la raison de ses agissements, à savoir son atteinte à l’adaptation, qu’elle soit sur les planches ou à travers le grand écran.

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