Comment élever un super héros – Saison 2 : Le pouvoir de la désillusion

Nous guettions avec une certaine hâte la deuxième saison de Comment élever un Super Héros, programme qui nous avait charmés en pleine période de COVID confiné devant Netflix. Il aura fallu l’insistance de Netflix par le biais de bandes-annonces répétées aux détours des multiples visionnages parallèles sur la plateforme pour nous convaincre. Bien en avait pris à cette plateforme fourre-tout de nous conseiller ce programme en lien avec les multiples films et séries consommés. La tant attendue saison 2 arrive donc trois ans après et la déception est à la hauteur de l’attente.

Cette deuxième saison de Comment élever un Super Héros est une réelle désillusion. Les neuf premiers épisodes de la première saison faisaient preuve d’un réel rafraîchissement au cœur de ce raz-de-marée super-héroïque au cinéma et à la télévision. Malgré quelques épisodes paresseux, son esprit léger, parfois naïf, sauvait un divertissement consommé sans la moindre modération. Mais dès les deux premiers épisodes de cette saison 2, l’atterrement est total. Le programme fait preuve de facilités s’engonçant dans les sempiternelles intrigues au cœur de Biona, énième laboratoire dans l’esprit de StarLabs chez Flash étudiant une multitude de super-héros trouvés/sauvés ici ou là. En majeur parti des adolescents qui ne savent pas gérer convenablement leurs pouvoirs. Dion fait donc partie d’un programme qui se dirige inévitablement dans l’avenir de la série à former une bande d’Avengers. Un petit groupe que le personnage principal – toujours aussi attachant – forme préalablement avec Esperanza et Jonathan cherchant naïvement à protéger leur quartier. Le «jeu» est pratiqué en cachette de la mère de Dion, Nicole. La saison se focalise plus particulièrement sur ce personnage de mère célibataire entre son amourette avec l’entraîneur beau gosse de Dion chez Biona et sa mésaventure en plein milieu de saison la transformant doucement en monstre du marais. La bataille finale de la première saison a en effet creusé un trou dans le terrain de football derrière l’école primaire laissant apparaître une floraison agressive. Elle génère un pollen transformant les personnes en contact en une variation ringarde de Swamp Thing dont le maquillage des figurants/cascadeurs laisse une impression de revoir les méchants des séries consacrées aux Power Rangers. 

Cette deuxième saison de Comment élever un super héros fait preuve d’une certaine ambition malgré une production chiche. La série n’a clairement pas les moyens de ses aspirations. Surtout que l’histoire rédigée fait preuve d’une fainéantise certaine. Rien n’est passionnant dans cette nouvelle salve d’épisodes où Dion doit faire face à un rôle dans une comédie musicale pendant que sa mère papillonne chez Biona. On perd toute considération pour la suite donnée à une sympathique première saison. Et ce n’est pas le méchant – toujours le même – revenant à la charge qui apportera la moindre consistance au programme. Après avoir envahi le corps de Pat, il prend ici le contrôle du jeune garçon meurtri par l’assassinat de son père dans la saison 1. Brayden lit et contrôle les pensées. Dès son apparition, le personnage fait froid dans le dos. La promesse d’un affrontement avec Dion est encourageante pour la suite de l’intrigue. Mais l’attente est rompue rapidement tant leur relation est fade. L’acteur n’aide pas tant sa composition est fermée. Faisant une moue déconfite et sans le moindre talent, le jeune Griffin Robert Faulkner promène sa dégaine pataude au fil des épisodes sans jamais plus créer le moindre effroi. La promesse d’un grand méchant, valeur sûre pour égayer la moindre histoire classique, ne répond jamais aux attentes d’un programme rentrant dans le rang. Comment élever un super héros n’a déjà plus rien à raconter au cœur d’une saison 2 sans le moindre intérêt notable. La déception est grande jusqu’à une scène post-générique dans le dernier épisode essayant de convoquer la séquence Nightmare de Batman V Superman d’un goût plastique douteux rappelant de nouveau l’approche Z des séries Power Rangers. Décidément, il y a des fans dans la production artistique du programme.

La saison 2 de Comment élever un super héros mouline une pseudo intrigue dans le vide. Ne sachant pas réellement où aller, les neuf nouveaux épisodes sont d’une banalité affligeante frôlant parfois la ringardise nanardesque. La déception est grande nous plongeant dans un réel désarroi tant nous avions placé un certain espoir dans cette série à première vue rafraîchissante et neuve. Mais ce programme super-héroïque netflixien rentre dans le rang s’adressant franchement aux enfants qui y trouveront sûrement leur compte, laissant de côté les charmés des premiers chapitres dissuadés à continuer le programme pour une éventuelle saison 3.

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