Édito – Semaine 34

Que faire quand on termine une série qui nous est chère ? C’est la question que l’on soulevait dans notre critique de la fin de série de Better Call Saul parue vendredi dernier et il est vrai qu’elle mérite que l’on s’y attarde tant, malgré la profusion de séries ces dernières années, il reste difficile d’en trouver une capable de nous accrocher au plus profond de notre être et de nous parler durant toute sa durée tout en offrant une conclusion satisfaisante. Ainsi, si l’on gardera toujours beaucoup d’amour pour Game of Thrones pour les frissons et les immenses débats entre amis qu’elle nous a apporté, sa dernière saison, bâclée sur bien des points, laisse en bouche un goût amer difficilement pardonnable.

Le bonheur de voir une série que l’on aime se conclure sur une note parfaite est quelque chose d’immensément satisfaisant, la conclusion venant parfois même faire oublier quelques errances en cours de route si elle est profondément réussie (le final de Justified est à ce titre une superbe réussite). Un final réussi est celui que l’on avait pas vu venir mais qui, lorsqu’il se déroule, est si cohérent qu’il ne pouvait en être autrement. Autant vous dire, et vous l’aurez compris en lisant notre critique, que sur ce point Better Call Saul a fait très fort. Et c’est d’autant plus fort que l’impact émotionnel est immense pour ceux qui suivaient la série depuis le début, en ayant bien entendu commencé par découvrir Breaking Bad. Ce n’est donc pas seulement une série qui s’achève avec Better Call Saul mais tout un univers commencé en 2008. Et l’on peut donc comprendre l’émotion étreignant les spectateurs face au final de Better Call Saul puisqu’il conclut une aventure commencée il y a bien longtemps alors que l’on avait découvert les premiers épisodes de Breaking Bad sur Arte.

Better Call Saul offre donc un final doux-amer et profondément cohérent, de ceux qui vous hantent bien longtemps après le visionnage. La dernière fois que nous étions restés prostrés devant une fin de série, c’était celle de BoJack Horseman en 2020 (une autre immense série que l’on vous recommande chaudement). C’est à chaque fois un processus de deuil douloureux (on se retrouve étrangement vide et avec l’envie de ne plus rien voir) et il faut ensuite habilement choisir la série qui suivra. Regarder l’intégrale de Seinfeld sur Netflix (un programme comique donc, totalement différent et à même de changer les idées) nous a paru être la bonne solution de notre côté.

Aujourd’hui, maintenant que BoJack Horseman et Better Call Saul se sont achevées, il n’y a plus que Succession dont la diffusion de chaque épisode nous excite et dont l’attente entre les saisons sont interminables. En attendant, nous comblons le vide avec d’autres séries, cherchant à faire de belles découvertes (elles sont nombreuses et dieu sait qu’il nous en reste tant à regarder) tandis que Vince Gilligan, créateur de Breaking Bad et de Better Call Saul (dont il fut le showrunner avec Peter Gould) va lui aussi partir vers de nouveaux horizons, loin du Nouveau-Mexique. Dans une interview récente, Gilligan confiait avec humilité avoir envie de tenter autre chose et que s’il revenait à écrire un scénario autour de l’univers de Breaking Bad, ce serait pour lui un aveu d’échec. On ne peut que lui donner raison tant il n’y a plus rien à dire sur ce monde (n’en déplaise à ceux réclamant un spin-off sur Gus Fring, sérieusement ?) et tant il a tout conclu de manière parfaite. On lui souhaite donc bonne chance pour la suite, aussi terrifiante et excitante soit-elle, quoiqu’il arrive nous serons au rendez-vous !

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