Dopesick : L’affaire des opioïdes qui bouleversa l’Amérique.

Avec Dopesick, Disney+ commence sa production d’œuvres dramatiques plus profondes et matures qu’à l’accoutumée. Composée de 8 épisodes dont la sortie, déjà en cours sur la plateforme Hulu, débutera le 12 novembre sur la plateforme aux grandes oreilles. Série faisant partie du catalogue Star, elle démontre une volonté d’agrandir clairement son marché. Après des séries globalement convaincantes chez Marvel et une série phénomène Star Wars, il était temps que Disney explore d’autres horizons que ceux du divertissement. Quelques noms comme Moloch ou Helstorm offraient déjà une perspective alléchante. Cette fois-ci, c’est lancé, Disney passe le cap des histoires inspirées de faits réels. Notamment The Dropout avec Amanda Seyfreid et Kate McKinnon, série suivante du catalogue Hulu qui apparaît beaucoup plus décomplexée en racontant l’histoire d’escroquerie d’une jeune milliardaire autoproclamée; Dopesick, qui nous intéresse ici, se charge de raconter une histoire nettement plus sombre et récente de l’histoire de l’Amérique.

Dopesick est créée par Danny Strong et réalisée par Barry Levinson. Elle est directement adaptée d’un roman non-fictionnel intitulé Dopesick : Dealers, Doctors and the Drug Company that Addicted America de Beth Marcy. C’est à la fois un ouvrage édifiant basé sur un évènement marquant de l’histoire moderne des États-Unis, et complet, agrémenté de véritables enquêtes, recueils d’informations et témoignages retranscrits par l’autrice. La série semble suivre fidèlement ce qui est mis en avant dans le roman, à tel point que Beth Marcy en est l’une des productrice exécutive et co-scénariste de quelques épisodes. Se faisant, Dopesick est une série particulièrement forte et intense à ce sujet, bien loin d’une construction fictive et romancée.

Au casting on retrouve la tête d’affiche Michael Keaton, tenant le rôle d’un médecin victime de sa bienveillance. À ses côtés on peut nommer les acteurs suivants, Peter Sarsgaard (L’ombre de Staline), Michael Stuhlbarg (Call Me by Your Name), Will Poulter (Le Labyrinthe), Katlyn Dever (Détroit) ou encore Rosario Dawson, avant sa reprise du rôle d’Ahsoka pour la série Star Wars éponyme lui étant consacrée. Un casting impressionnant et prestigieux qui entoure l’ancien futur chevalier noir chez DC Comics, permettant d’assurer une série à la perspective prometteuse. Après la diffusion des trois premiers épisodes à la presse, nous avons pu nous faire un aperçu de son rendu annonciateur d’une série d’envergure.

Ce seront 8 épisodes d’environ une heure chacun qui composeront cette série. À première vue, l’histoire prend le temps de s’installer, de planter son décors, ses personnages, son contexte. La narration oscille avec un léger manque de clarté aux premiers abords entre la période des faits, celle de l’enquête de terrain puis des multiples procès. Une narration en plusieurs temps pour appuyer sur l’ampleur du scandale brisant un peu trop souvent la continuité du récit. Le temps que tout se construise dans notre tête, le spectateur peut facilement perdre pied devant ces constants changements de dates. Si l’on peut éprouver quelques difficultés à rester concentrer au milieu d’un effet de style qui trouvera, on l’espère, plus de résonance par la suite, l’histoire dans ses grandes lignes reste abordable. Elle semble d’ailleurs assez complète et loin d’être lissée par la production. Il s’agit d’un scandale encore en cours aujourd’hui d’une complexité profonde. Les différents partis semblent respectés par l’histoire qui essaie honnêtement d’approfondir les caractéristiques de chaque personnage. Dans l’optique de rendre le scénario bien moins évident et simpliste qu’il ne pourrait l’être en faisant des raccourcis. La mise en scène est plutôt agréable, la photographie adaptée. Il ne reste plus qu’à la série de transformer l’essai des premiers épisodes.

Il résulte une mini-série qui apporte un véritable vent de fraîcheur sur la plateforme Disney+. Son sujet aussi important qu’instructif nous en dit long sur une Amérique corrompue. Une histoire méconnue de nos contrées et pourtant extrêmement folle. Il est important que des studios de production mettent en avant des sujets aussi sensibles. L’affaire n’étant pas encore terminée de nos jours, il est curieux de savoir quelle tournure va prendre l’histoire pour amorcer une suite des événements encore inénarrés. Pour l’heure, nous apprécierions avec beaucoup d’enthousiasme le visionnage de Dopesick, et approfondirons par la suite nos recherches au sujet de ce scandale étourdissant.

1 Rétrolien / Ping

  1. Oussekine : Aucun changement en 36 ans -

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*