Sans Soleil : Toute la Mémoire du Monde…

Fiche technique :

  • Réalisateur : Chris Marker
  • Casting : Florence Delay, Arielle Dombasle, Satoshi Akao
  • Genre : documentaire, poème filmique, essai
  • Compositeur : Chris Marker (crédité sous le nom de Michel Krasna), Modeste Moussorgski, Sibelius.
  • Date de sortie : 2 mars 1983 (France)
  • Durée : 104 minutes
  • Pays : France

Synopsis :

100 minutes de prose écrites par le caméraman invisible Sandor Krasna, proférées par la narratrice Florence Delay et composées, montées puis mises en images et en sons par le célèbre et regretté Chris Marker. De l’image inaugurale de trois fillettes islandaises semblant tout droit sortie d’un projet filmique fantasmé aux cacophonies protéiformes d’un Japon à l’urbanisme quasiment hypertrophié en passant par le désert du Sahel et les ondes fluviales de la Guinée-Bissau Sans Soleil apparaît comme un véritable film-monde au coeur duquel la Mémoire ne serait que l’envers idéal d’un Oubli regretté, perdu puis sans doutes retrouvé là, quelque part, entre deux bribes visuelles éternellement imprimées dans le gigantesque inconscient collectif qu’il constitue. À un moment la narratrice évoque l’an 4001, date d’une hypermnésie mondiale absolue annoncée comme une éventuelle apocalypse poétique…

Notre avis :

Un film monumental, sublimé par un texte officieusement écrit par Chris Marker lui-même et magnifiquement récité en voix-off par la grande Florence Delay ; en jouant de ses innombrables jeux d’échos et de résonances visuelles, sonores et musicales de somptueuse facture Sans Soleil s’apparente à un essai poétique incroyable de soutenance et de densité ontologique et anthropologique. Inénarrable, intarissable et résolument incontournable ledit documentaire n’en finit pas de prendre l’allure d’une authentique promenade de Septième Art à la fois exigeante et entièrement libre, moderne et proprement atemporelle. Sans personnages clairement définis, sans autre fil conducteur que celui d’une trajectoire erratique fondée sur l’association et les liens linguistiques et sémantiques en découlant Sans Soleil est un remarquable chef d’oeuvre évocateur à l’humeur quasi-martienne, potentiel mirage cinématographique du Siècle dernier. Une référence majeure.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*