Respect : Aretha, l’âme de la musique

Pour la sortie récente de Respect en blu-ray, nous vous proposons de découvrir ce que le support physique à a nous offrir. Et sans préambule, le petit cd bleu semble nous proposer quelques belles pastilles. En tout bon biopic qui se respecte, il est important d’avoir un contenu additionnel de qualité, développant l’intérêt et la curiosité du spectateur à approfondir ses recherches concernant la personnalité mise en avant dans l’histoire. Et quelle personnalité, on comprend que tant de gens aient eu le désir de participer à ce projet et de faire tant d’éloges à son encontre.

En mise en bouche, un making-of de 7 minutes et 20 secondes qui parle moins du film que de la mémoire d’Aretha Franklin. Les différents acteurs et actrices, la réalisatrice, le scénariste, producteurs et divers membres de l’équipe technique y abordent leur vision de l’impact et de la personnalité d’Aretha Franklin et de ce qu’ils ont souhaité en tirer pour l’histoire. On se délecte toujours assez joyeusement d’un making-of mais on l’aurait largement préféré avec plus d’insight sur la production du scénario, les recherches pour écrire le personnage et l’utilisation des différents contenus publiques existant. De même que la vision de la réalisatrice et ses intentions auraient gagnées à être plus approfondies. Le travail des acteurs pour incarner leurs différents rôles est le moins que l’on puisse attendre d’un Making-of. En résulte un bonus vidéo où l’on n’apprend pas grand chose de véritablement intéressant. Beaucoup de banalités, des phrase clichées et transposables à n’importe quel autre biopic. Heureusement que les images filmées apportent des informations visuelles intéressantes sur le tournage, nous permettant d’échapper aux sempiternelles affabilités sans saveurs justes présentes pour se mousser entre eux.

Arrive ensuite un court documentaire de 4 minutes et 42 secondes s’intitulant Devenir Aretha où l’on en apprend plus sur toutes les phases de développement du personnage pour permettre à Jennifer Hudson d’incarne Aretha Franklin le plus fidèlement possible. L’extrait manque encore lourdement de profondeur mais on peut saisir quelques passages intéressants sur le travail au niveau de la manière de se tenir, de s’exprimer, de se présenter en public. Et il faut bien l’admettre, quand on voir le long métrage, on ne peut qu’applaudir l’effort investi pour faire transparaître une seconde version aussi vraie que nature d’Aretha Franklin. On y apprend également qu’Aretha Franklin elle-même s’est entretenue avec Jennifer Hudson et l’aurait expressément désignée pour incarner son propre rôle. La chanteuse de jazz aurait participé à l’élaboration du film alors encore que le projet n’était qu’à ses balbutiements et il est légèrement dommageable de ne voir aucune image, aucun extrait, aucune conversation et possiblement aucun texte d’échanges éventuels entre la célèbre chanteuse et l’actrice ou même de n’importe quel membre de la production. Il est difficile de croire que rien n’existe de son implication dans le projet, et le dévoiler semble tout autant respecter sa mémoire que l’inverse.

Vient maintenant un extrait intitulé Filmer un héritage de seulement 3 minutes 46. Beaucoup plus intéressant cette fois-ci quoique bien trop court. L’extrait s’attèle à approfondir la vision de la réalisatrice, son implication dans la création d’une unité d’équipe et dans les idées de mise en scène qu’elle offre. On aimerait en voir encore plus sur son univers, sa manière d’aborder certains plans et de choisir les différents angles. Mais pour un premier dont Liesl Tommy peut largement se féliciter, on va accepter ce modeste présent comme suffisant. Mais nul doute qu’avec un film de 146 minutes, il était largement possible d’en raconter d’avantage.

Nous arrivons presque à la fin de ces bonus avec De Muscle Shoals, moins de 3 minutes désormais. Les extraits se font de plus en plus en court mais de plus en plus captivant. Muscle Shoals évoque les studios d’enregistrement soul implantés en Alabama et dans un desquels Aretha Franklin a enregistré ses musiques. Cet extrait est clairement fait pour les amoureux de la musique car c’est là qu’on y découvre comment ils ont enregistré les musiques du film dans lesquelles Jennifer Hudson chante. Quelques anecdotes ponctuent cette courte production, notamment une sur le moment où la célèbre chanteuse de soul a enfin trouvé sa voix. Encore une fois il s’agit d’un court documentaire qui aurait gagné à être plus long et fourni mais on ne boudera de nouveau pas cette belle pastille.

Et enfin le dernier extrait, Explorer le style de Respect avec 3 minutes 35 au compteur. Un documentaire également intéressant par rapport aux précédents, cette fois orientés sur les costumes et les décors. Si l’on en découvre pas mal sur les costumes, l’extrait se concentre quasi exclusivement sur le décors de la grande maison d’enfance d’Aretha, ce qui est un peu pauvre quand on voit à quel point l’ancrage dans les années 60 est important et primordial dans le film. Il aurait presque fallut discerner les décors et les costumes dans deux mini documentaires différents. Impossible d’admettre qu’ils n’avaient rien de plus à dire sur les décors, surtout lorsque l’extrait commence avec Liesl Tommy qui explique qu’on ne fait pas de concessions lorsqu’on vient du théâtre.

En résumé, la version blu-ray offre une qualité visuelle plus qu’acceptable, rendant nettement honneur au film. On appréciera avoir quelques bonus mais ceux-ci manquent cruellement d’une véritable analyse. Le contenu est limité, les informations assez pauvres et en dehors de quelques anecdotes on n’apprend quasiment rien de concret sur le film et sa production. D’autre part, l’histoire se suffisant à elle-même et les extraits parlant à 80% d’Aretha Franklin, on n’apprend strictement rien de nouveau sur la célèbre chanteuse. Parler autant de cette célèbre personnalité et aussi peu du film donne le sentiment que tout le monde estime que le long-métrage n’est pas suffisamment complet à son sujet et qu’il n’est pas suffisamment intéressant ou crédible. Ce qui est faux. Dommage de passer à ce point à côté d’un contenu marketing avec lequel il semblait relativement simple d’attirer des gens. Espérons que des futurs coffrets avec un contenu additionnel plus conséquent puisse voir le jour car le film mérite amplement d’avoir une vie en dehors de son simple visionnage.

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