46e Festival du Cinéma Américain de Deauville : Jour 4

Cette journée débute avec Ruth Avery, une jeune fille paumée du fin fond de l’Ohio avec une mère en désintox et un frère qui essaye tant bien que mal de tenir bon dans une région en proie au chômage. La jeune fille essaye de faire tout aussi bien entre l’école et les combines de son frère pour gagner de l’argent. Ainsi ils sont embauchés par des ferrailleurs pour dépiauter les usines abandonnées de la région.
Holler réalisé par Nicole Riegel peint une Amérique aux abois où les usines ferment laissant une population sur le carreau. Un film au grain présent pour un drame poignant rappelant les grandes heures du cinéma social américain des années 70 (Norma Rae, Blue Collar). Le film se révèle être l’une des belles découvertes du festival pour le moment, un film en compétition comptant à son casting la jeune et jolie Jessica Barden (The End of Fu**ing World) incroyable de justesse et d’authenticité. Elle porte le film sur ses frêles épaules et nous avons hâte de suivre sa carrière prometteuse.

Holler réalisé par Nicole Riegel

Depuis notre arrivée sur Deauville, nous avons squatté seulement la salle du CID pour les différents films chroniqués. Pour une séance, nous nous expatrions au Morny où était diffusé La Cité de la Joie de Roland Joffé avec le regretté Patrick Swayze. Sélectionné dans le cadre de l’hommage aux médecins du monde après la pandémie de ce printemps, nous posons un regard nouveau sur une œuvre ayant bouleversé notre enfance, l’un des derniers grands films de son auteur, échec lors de sa sortie en 1992, qui n’aura pas surfé sur la popularité de son acteur principal qui incarne ici un médecin frustré s’expatriant à Calcutta pour se remettre en question. Il va vite être entraîné dans un bidonville et aider ses habitants à tenir tête aux mafieux tenant les murs. Il va surtout réorganiser les aides médicaux dans la clinique du quartier et apporter de la joie dans cette cité. Restauré en 2019 par Pathé, un Blu-Ray existe avec un master de toute beauté dont on vous invite à vous procurer pour la découverte d’un beau film ponctué par la bande-originale discrète d’Ennio Morricone.

Don’t Tell A Soul avec Fionn Whitehead et Jack Dylan Grazer

Le temps d’un café et d’un petit Lu que nous sommes déjà de retour au C.I.D pour la découverte d’un des films les drôles, bien malgré lui, présenté en avant-première. Don’t Tell A Soul suit deux frères, voleurs à leurs heures perdues et dont la mère est atteinte d’un cancer, doivent affronter l’esprit vengeur d’un agent de sécurité coincé au fond d’une citerne oubliée. Intéressant dans sa première partie jouant sur le dilemme du plus petit des frères tentant de secourir l’agent, la suite du film se gâte avec des rebondissements pompeux, voire hilarants, notamment la séquence de fusillade ou tout le final d’une absurdité aberrante, plus particulièrement dans ses dialogues. Le casting est plutôt séduisant pourtant composé de Jack Dylan Grazer, découvert dans Ça Chapitre 1 & 2 ou Shazam. À ses côtés, son frère est incarné par Fionn Whitehead vu dans Dunkerque ou Port Authority découvert à Deauville l’année dernière, l’agent par Rainn Wilson, l’inoubliable Dwight Schrute de The Office et la mère par Mena Suvari aperçue dans American Beauty ou encore la série des American Pie.

Sons of Philadelphia avec Matthias Schoenaerts

On conclut la journée avec l’une de nos autres attentes de ce festival (surtout avec la promesse non tenue de la présence de Matthias Schoenaerts à Deauville) avec la présentation en avant-première de Sons of Philadelphia de Jérémie Guez (Bluebird). L’histoire fraternelle de Peter (Mattias Schoenaerts et Michael (Joel Kinnaman), deux petits malfrats aux tempérhaments opposés. L’un est aussi violent et exubérant que l’autre est taciturne. Quand Michael est désigné comme « gênant » par la mafia italienne, le passé trouble de la famille ressurgit… On ne vous en dit pas plus, la critique d’Alexandre étant disponible sur Close-Up Mag, mais le film, adapté d’un roman de Pete Dexter, est une énorme déception, un énième film noir se fourvoyant dans des banalités ressassées ailleurs. Autant se jeter de nouveau sur Quand Vient la Nuit avec Tom Hardy et Matthias Schoenaerts ou le cinéma de Martin Scorsese, parce que chefs d’œuvres… 

Sons of Philadelphia – Joel Kinnaman / Matthias Shoenaerts

Demain, déjà notre cinquième jour sur Deauville, que le temps passe vite dans une salle de cinéma. Nous avions prévu une rencontre Jérémie Guez pour discuter de Sons of Philadelphia, mais à lire notre avis, nous avons préféré annuler l’entretien. Il restera donc la découverte du curieux Lorelei avec Jena Malone et Wendy, revisite du mythe de Peter Pan par le réalisateur des Bêtes du Sud Sauvages découvert lors de la 38e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville. À demain, même endroit…

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