Titans – Saison 1 : Univers détendu

On peine à se situer dans le DC Universe. Entre le bouleversement opéré dans les adaptations à destination du cinéma et les diverses licences adaptées officiellement ou pas pour la télévision, on ne s’y retrouve plus vraiment. Titans arrive dans ce fatras pour inaugurer le lancement de la plateforme streaming DC Universe bien aidée par Warner Bros Télévision. La plateforme propose les films classiques de Batman et autres Superman, ainsi que les diverses séries animées et autres longs-métrages d’animations consacrés à son catalogue.
À vouloir suivre la cadence de Marvel qui choie son cinéma à défaut de sa télévision, DC Comics a loupé son envol et sa première phase. Elle s’éparpille aussi beaucoup trop à vendre ses licences à toutes les chaînes si l’on compte aussi Gotham qui entame sa cinquième et dernière saison sur Fox.
Titans essaye tant bien que mal de rétablir tout cela au cœur d’un nouvel univers officiel sombre et violent. On y retrouve un Dick Grayson émancipé de Batman à Détroit en inspecteur de police. Il est dans sa phase de transition entre Robin et Nightwing faisant rapidement la connaissance de Rachel Roth alias Raven. Sa mère adoptive vient d’être assassinée et des hommes sont à ses trousses. Le début d’une aventure qui va les mener à faire des rencontres décisives et former les jeunes titans. 

La série est conduite par Geoff Johns et Akiva Goldsman à qui l’on doit, entre autres, les scénarios de Batman Forever et Batman & Robin. Rassurez-vous, la série n’est pas de cette veine. L’homme porte la série depuis 5 ans après le flop de sa production pour TNT. Elle sera donc l’offre d’appel pour la plateforme de VOD de DC Comics décidée à contrôler un peu mieux son catalogue s’assurant d’une indépendance certaine. La production assume surtout son côté « dark », signature de DC au cinéma et à la télévision si l’on compte les séries de l’ArrowVerse. Mais attention, Titans ne rejoint aucunement cet univers parallèle destiné à la CW uniquement.

Si l’on comprend bien les enjeux et la fidélité de la série Titans, disponible sur Netflix depuis le 11 janvier, l’univers dépeint ici est rattaché aux faits se déroulant dans les films. Nous sommes face au Robin du DC Universe ainsi qu’aux autres personnages que nous pourrions retrouver en apparitions ailleurs aux besoins. Nous restons sur nos gardes bien évidemment, Marvel nous ayant fait le coup avec Daredevil et consorts sur Netflix eux aussi. Mais le fait que Titans soit une création DC Comics peut laisser l’espoir de voir le prochain Batman de Matt Reeves, Superman ou Flash côtoyer ce beau monde ou vice-versa.
Il faut dire que ces Titans ont belles allures dans cette première saison qui s’émancipe de toutes contraintes aux codes de la série télévisuelle habituelle pour ne contenir seulement 11 épisodes pour une durée comprise entre 38 et 45 minutes. Elle se montre rapidement généreuse en action et les héros mis en avant ne font jamais cheap. On croit en l’univers et en ses héros violents et torturés, souvent abîmés par leurs actions passées ou futures. Il y a un passif entre Dove et Robin, Hawk ne le supportant pas et la série avance à grands pas ne traînant pas à mettre ses intentions en jeu. On ne s’ennuie jamais dans cette première saison violente et efficace laissant parfois entrevoir ses limites de budget (notamment les SFX un peu gras sur les transformations de Beast Boy). On y croise la Doom Patrol pour prendre le pouls du potentiel succès de la série en développement, mais surtout la frustration ne gagne jamais le fan quand on croise Batman (en fond ou en Found Footage) en action, que Dick discute (au téléphone) avec Alfred, mais surtout partage l’écran le temps de deux épisodes avec Jason Todd, le nouveau Robin torturé. Cerise sur le gâteau, il ne faudra pas couper de suite au générique du dernier épisode avec la prévision de SuperBoy et de Krypto.

Titans est une série qui assume frontalement son lien de parenté avec le DC Universe. Les personnages sont crédibles, dessinés avec soin par Geoff Johns et Akiva Goldsman brossant des caractères complémentaires et emphatiques. La série ne ressemble jamais à une réunion de cosplayeurs en rut, le fan faisant bien face à un univers vraisemblable aux personnages fidèles et attachants.
La série s’adresse donc à une niche, moins ouverte que les divertissements pop-corn cinéma en dépit du fait de retrouver des similitudes avec Batman Vs Superman. Le style Zack Snyder est présent quand bien même Greg Berlanti, showrunner de la série, y appose sa patte, lui à l’origine de l’ArrowVerse pour la CW. 

Titans est au final une proposition culottée et réussie pour les fans de DC Comics. Si en association avec la Warner, la firme tient ses promesses et permet à la série d’être reliée avec les supers-héros cinéma, alors nous faisons face à une grande première en termes d’univers étendu entre la télévision et le cinéma au potentiel jouissif et prometteur.

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