Les Rôdeurs de l’Aube : La Ballade des Reno

Artus Films garnit sa collection « Les Classiques » de quelques titres piochés dans les catalogues des studios comme la Republic ou RKO. L’éditeur ressort un titre de ce dernier déjà paru en DVD chez Bach Films récupérant le même master fatigué permettant à ceux l’ayant loupé à l’époque de pouvoir enfin mettre la main sur ce joli DVD simple avec seulement le film disponible en VOSTFR.

Paru le 1er décembre 2020, Les Rôdeurs de l’Aube se déroule en 1866 dans le sud de l’Indiana. Les frères Reno y pillent les banques et bénéficient de la complicité des autorités locales corrompues. James Barlow, agent de la célèbre agence Peterson, est chargé d’infiltrer la bande. Après avoir simulé l’attaque d’un train, Barlow est recruté par les frères Reno et ne tarde guère à tomber amoureux de la sœur des hors-la-loi. L’agent infiltré parvient à convaincre ses nouveaux associés de s’attaquer à un nouveau train. Les frères Reno tomberont-ils dans le guet-apens  ?

Ce western signé Tim Whelan met en scène un agent secret à l’image de Jim West dans la série télévisée Les Mystères de l’Ouest produite dix ans plus tard pour la télévision. Sur le même canevas, Barlow est un agent secret engagé pour s’opposer aux frères Reno dont le texte déroulant introductif nous assure leurs véritables existences dans la veine des Frères James ou Les Dalton. Les Frères Reno étaient en effet célèbres pour être les premiers bandits à attaquer et piller les trains. Beaucoup moins populaire que les autres familles, ils étaient surtout de véritables meurtriers sans foi ni loi qui subiront les affres d’un jugement populaire en étant pendus par le peuple.
Les Rôdeurs de l’Aube reste fidèle à la trajectoire des personnages en apportant un brin de romance entre le personnage de Barlow incarné par le charismatique Randolph Scott qui se présente aux frères en charmant la petite sœur. Dans la réalité, la sœur Reno était de mèche, mais ici elle est lissée et innocentée pour nourrir la romance avec le héros. Elle est incarnée par la charmante Mala Powers qui s’est fait remarquer cinq ans plus tôt dans Outrage, chef-d’oeuvre méconnu réalisé par Ida Lupino que l’on vous invite à découvrir de ce pas. Dans Les Rôdeurs de l’Aube, l’actrice trouve un rôle beaucoup moins intéressant, mais permet d’amener un peu de couleur à un western d’exploitation statique.

Les Rôdeurs de l’Aube est une production typique des westerns américains produits à la pelle par les petits studios des années 1950. Profitant un maximum des décors de la périphérie de Los Angeles et des studios de la capitale du cinéma, le film réalisé par Tim Whelan, dont c’est l’avant-dernier long-métrage, est conforme aux attentes d’une production modeste se permettant le luxe d’une star en haut de l’affiche, à savoir Randolph Scott.
Acteur d’un charisme redoutable, il fait ses débuts au tournant des années 1930. Sur 30 ans de carrière, l’acteur s’est popularisé au fil des différents westerns dont il a été la tête d’affiche dans les années 40/50. Il fut Hawkeye dans Le Dernier des Mohicans et a côtoyé tout au long de sa carrière Fritz Lang, Henry Hathaway, Michael Curtiz et deviendra l’un des acteurs fétiches d’André De Toth avec qui il collaborera 7 fois.
Le film en question est le véhicule parfait pour l’acteur assurant sa popularité avec un rôle calibré de héros malin et courageux. Il est un espion téméraire captivant l’écran dès son apparition au bout de 26 minutes de métrage. Il ne le quittera plus amenant sa dégaine charmeuse au cœur d’un western sans le moindre relief. 

Les Rôdeurs de l’Aube est une proposition inégale dans le genre. Un produit d’exploitation pour la RKO qui assure les entrées avec une star à l’affiche. Le film ressemble aux programmes pour la télévision qui arriveront des années plus tard comme par exemple Hors-La-Loi avec Steve McQueen ou comme cité plus haut Les Mystères de l’Ouest dont le film de Tim Whelan en est un curieux aperçu. Rage At Dawn en VO est un western à destination des aficionados du genre ou de Randolph Scott, des complétistes pur jus qui sauront s’amuser d’une séance typique de l’époque, désuète au possible, mais diablement divertissante.

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