Jeune Juliette : L’adolescence en floraison.

Juliette est une jeune fille ronde de 14 ans qui jouit d’une vie le nez plongé dans les bouquins à réfléchir le monde tout en ayant besoin de liberté. Liberté qu’elle prend au sein d’une famille ouverte, composée d’un père et de son grand frère, construite autour de la parole et de l’ouverture d’esprit. La mère est absente. Nous comprendrons bientôt qu’elle les a quittés pour une vie d’avocate à New-York. Nous ne la verrons jamais, juste Juliette via FaceTime. La mère est un point important dans cette épopée intérieure d’une jeune fille qui va se confronter, à l’orée de l’été, aux affres de l’adolescence.

Le film tourne autour de la maison de Juliette, son quartier et son collège. Un cadre restreint et coloré où l’on découvre la société provinciale québécoise. Structure à l’américaine avec des ressorts français que nous palpons parfois pour mieux trouver notre place dans ce film totalement charmant. L’on pensait faire face à une comédie, mais nous affrontons le drame d’une vie d’adolescente qui essaye de trouver sa place dans le monde. C’est plutôt le monde qui s’ouvre à elle, l’enfantillage prenant fin doucement avec cette drôle de sensation de papillonnements dans l’estomac. Juliette est amoureuse et en parle avec sa meilleure amie, Leanne, opposition totale de Juliette, deux copines qui se sont bien trouvées.
Juliette est effrontée, malicieuse et menteuse. Elle n’est pas vraiment populaire au collège, mais ce n’est pas grave : c’est tous des cons ! Elle a sa structure, mais elle va vouloir plus, faire le pas de bascule. Tout va s’éveiller pour Juliette, le besoin de voir plus sa mère, de mieux connaître les garçons qui l’entourent et d’être elle-même. Un besoin de liberté fulgurant et important, l’envie de respirer au cœur de ce cocon devenu oppressant.

Cette jeune Juliette, son entourage l’aime, mais elle ne l’entend et ne le ressent pas comme cela. Elle aime les garçons et ne veut pas se coltiner un autiste comme ami. Le dur monde des adultes où l’on se fait une place au cœur d’une jungle agressive et ingrate. L’histoire de Juliette est l’histoire de la réalisatrice, Anne Emond, qui a connu un peu les mêmes soucis et crée en Juliette un miroir de son propre début d’adolescence. D’où le côté un brin année 80 du film, de par les looks et cette patine qui donne tout son charme au film. Jeune Juliette est presque déconnecté pour mieux rassurer auprès de questions universelles et maintes fois ressassées. Les problèmes d’adolescences ont fait le lot d’un cinéma moderne qui s’en excuse même plus. On pourrait en citer à la pelle, par exemple The Breakfast Club, Ferris Bueller, American Pie, Les Goonies ou encore Les Beaux Gosses. Mais Jeune Juliette a son charme et détonne pour mieux trouver sa place. À l’image de Juliette au final qui aura fait le tour de la question pour s’assumer. Le processus d’acceptation est toute la question du film, le cheminement aux bons mots et à la bonne attitude nous transporte, les personnages aidant beaucoup à cet attachement d’un long-métrage dont on espère qu’il trouvera sa place dans les salles de cinéma ce 11 décembre 2019.

Jeune Juliette est une belle surprise. Loin de surprendre, le film est attachant par la bonne bouille de son casting, son histoire simple et universelle, puis son style 80′ assumé qui donne des couleurs chaleureuses à un film jovial et enrobé. À l’image de son actrice principale, Alexane Jamieson, belle et rebondissante par son répondant et ses mensonges pleins de saveurs. L’adolescente parfaite pour conter ce besoin de liberté, de s’évader de son quotidien rêvant de son chanteur de rock et aspirant naïvement à un long fleuve tranquille d’énergie. On sort de Jeune Juliette avec le sourire, Anne Emond réalisant un film solaire qui fait du bien nous évadant pendant 97 minutes au large des questions vitales pour tout enfant de 14 ans que nous étions.

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