Vous avez certainement déjà vu régulièrement sur internet des gens s’amuser sur une éventuelle disparition du respect. Cette expression signifiant simplement que les gens n’ont, à notre époque, plus de respect pour rien ni personne. Ruth Bader Ginsburg, de son diminutif RBG, aka Notorious RBG, n’a rien à craindre à ce sujet. Du haut de son grand âge, Ginsburg fait partie de ces personnalités qui forcent indéniablement et en toutes circonstances le respect. Il existe encore quelques personnalités dans le monde qui méritent amplement qu’un documentaire leur soit attribué ou qu’une histoire s’attarde un minimum sur leur vie. Présentement, c’est un honneur d’avoir la possibilité de voir naître un documentaire sur cette incroyable femme de son vivant. Et encore plus car son combat peut nous rendre fier de l’évolution sociale de notre civilisation.
Vous l’aurez compris donc, RBG s’attarde sur la vie politique, les engagements et les combats idéologiques menés par Ruth Bader Ginsburg tout au long de sa vie jusqu’à aujourd’hui. Les changements d’opinions dont elle est l’instigatrice ainsi que la modernisation de la société effectuée par le biais de ses plaidoyers. Avocate désormais reconnue, parmi les seules femmes à siéger à la cour suprême des États-Unis, elle pourrait s’apparenter à une Simone Veil américaine, notamment pour sa lutte contre les inégalités entre les sexes. Assez peu connue en France et peut-être même en Europe, un tel projet cinéma se charge de rétablir ce défaut.
Au fil du temps, elle est devenue une figure de proue des combats sociaux de notre temps, et cela n’a fait que croître après l’élection de Donald Trump. Aujourd’hui, RBG fait le tour de la toile à chacune de ses interventions. D’abord une femme forte, elle est rapidement devenue une icône pour aujourd’hui se présenter, ou du moins être désignée, comme dissidente. Une femme qui, a elle seule, redéfinie le terme d’indépendance, de féminisme et de dissidence. Juge membre de la cour suprême des États-Unis depuis 1993, cette femme à su gagner le respect de tous au travers de ses nombreux actes et combats. Malgré son grand âge, 85 ans, Ruth Ginsburg est une rescapée de la chimiothérapie faisant du sport quotidiennement et entretenant sa forme physique. À travers ce documentaire on découvre une femme intelligente, passionnée, au grand coeur et ayant tout fait pour défendre ses idéaux. Aujourd’hui une partie non négligeable de la population devrait prendre exemple sur elle avant de lancer des débats puérils et déverser leur haine mal placée pour des combats sans intérêts. La maturité et la sagesse de cette femme a démontré que l’exclusion de communautés ou de groupes de personnes selon des critères précis est totalement contre productif. On y découvre enfin une professionnelle appliquant son métier avec ferveur pour défendre les personnes victimes d’injustices.
En fin de compte, il est difficile de s’attarder sur la forme du long métrage tant le fond et le sujet sont passionnants. Bien souvent, un documentaire reste un documentaire, quoiqu’il raconte et peu importe la manière. Oui, évidement il y a des cas à part qui redéfinissent l’art du documentaire. Ici, le projet tient entièrement grâce au personnage qu’il met en avant. La forme est simple, on récupère des images d’archives, on interroge des proches, on s’entretient avec la personne concernée, on récupère des témoignages etc. Une formule très classique, mais qui fonctionne. La réalisation est bien pensée durant la première partie en classant l’évolution du personnage par le biais de ses différents plaidoyers. L’intérêt ici étant clairement d’exporter l’image de cette personne vers des contrées plus étendues. Le seul bémol serait justement que le long métrage s’attarde aussi peu de temps sur ses dernières années. On y apprend que c’est justement lorsque l’Amérique est redevenue beaucoup plus conservatrice qu’elle s’est créée une réputation de dissidente, mais on n’y découvre finalement peu d’interventions de sa part notamment sur le président actuel et ses « choix » politiques. C’est toujours simple de catégoriser l’orientation politique de Trump et de son gouvernement, mais l’avis d’une personne telle que Ruth nous serait extrêmement bénéfique pour nous autres, européens, ne connaissant pas forcément pleinement le caractère socio culturel des États-Unis. Un dernier petit regret serait de ne pas avoir eu d’avis de la part de Notorious B.I.G vis à vis de l’adaptation de son pseudonyme pour désigner Mme Ginsburg, mais on s’en remettra.
Un tel documentaire prend tout son sens dans l’actualité, d’un côté à cause de la multiplication des combats à enjeux sociaux et de l’autre par la présence d’un fou à lier élu comme président. Ruth Bader Ginsburg est une de ces rares personnes à avoir participer à changer le monde en mieux sans pour autant être reconnue à sa juste valeur. Elle est un vrai caractère, une vraie mentalité, forte et indépendante et le simple fait que l’on s’attarde à la mettre en valeur mérite que tout le monde s’abandonne à la curiosité de découvrir cette personnalité.
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