Ant-Man : Ce n’est pas la taille qui compte

Alors que Iron Man, Thor et Captain America commençaient à être bien connus du public, Marvel a décidé d’agrandir son univers une fois de plus avec Ant-Man, super-héros dont le pouvoir réside dans le costume, capable de rétrécir celui qui le porte et de lui donner une force supérieure à la moyenne. Moins connu que les autres héros du MCU bien qu’il fit partie des membres fondateurs des Avengers dans les comics (sous l’identité de Hank Pym), Ant-Man est certainement moins enthousiasmant et fédérateur que ses comparses (ce qui explique ses scores plus légers au box-office) mais cela était également l’occasion d’apporter du style et de la personnalité dans un univers peut-être moins étriqué que les autres.

Quoiqu’il arrive, Ant-Man sera à jamais la source d’un regret : celui de ne pas avoir été réalisé par Edgar Wright. Le cinéaste avait longuement travaillé sur le projet et devait faire le film. Mais de trop nombreuses divergences artistiques l’ont contraint à claquer la porte du film, Disney et Marvel n’ayant vraisemblablement pas apprécié la direction atypique que prenait le projet. Exit Wright donc (Joss Whedon dira plus tard que si Wright avait réalisé le film, ça aurait été le meilleur du MCU) et place à Peyton Reed, un faiseur sans personnalité (à qui l’on doit le film Yes Man, titre qui en dit long sur le profil du bonhomme). Réécrit de nombreuses fois, notamment par Adam McKay et Paul Rudd, le script d’Edgar Wrigh et Joe Cornish sert finalement de base (dans quelle mesure ?) à un film dont on redoutait le pire.

À revoir aujourd’hui, Ant-Man souffre d’un manque de personnalité évident dans la mise en scène et l’écriture, mais il n’en demeure pas moins sympathique au demeurant. Arrivant après Avengers : l’ère d’Ultron, le film apporte un vent de fraîcheur sur le MCU en revoyant les choses à son échelle, avec un peu de légèreté et d’humour, se moquant des Avengers qui ‘’font tomber des villes du ciel’’. Il est vrai que la perspective la plus excitante de Ant-Man est bien de changer de terrain de jeu par rapport aux super-héros habituels. Ici, pas de building qui se détruisent, pas de combats furieux dans le ciel mais un combat dans la chambre d’une petite fille à taille réduite. La séquence finale opposant Ant-Man au méchant Yellowjacket (hélas encore un antagoniste interchangeable au sein du MCU en dépit du charisme de Corey Stoll) revoit ainsi la notion de climax super-héroïque de façon totalement ludique.

Un ludisme que l’on aurait voulu voir encore plus présent au sein d’un univers qui s’y prête merveilleusement bien. Ant-Man, en dépit de ses ressorts scénaristiques faciles, n’en demeure pas moins divertissant. Pensé comme un film de casse (Scott Lang, notre héros, est un ancien cambrioleur), Ant-Man se révèle donc fort sympathique. Il doit d’ailleurs beaucoup au capital sympathie de Paul Rudd, héros très humain et visiblement peu à l’aise dans le costume d’un héros. Secondé par Michael Douglas et Evangeline Lilly, Scott Lang ne manque pas d’être attachant. À l’image du film finalement, que l’on apprécie malgré ses défauts à condition  évidemment d’oublier ce qu’Edgar Wright aurait pu en faire…

2 Rétroliens / Pings

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