Un Nouveau Jour sur Terre : Le règne du monde animal

Un Nouveau Jour sur Terre fait suite au précédent documentaire animalier produit par la BBC, Un Jour sur Terre, et réalisé en grande partie par Peter Webber. Le but de ces documentaires animaliers est bien sûr de nous montrer à quel point la terre et ses habitants sont beaux et important au bon fonctionnement de la biodiversité et de son cycle biologique. En plus de paysages formidables, on y découvre le monde animal sous toutes ses formes, ou presque. Du plus beau et mignon au plus destructeur et impitoyable.

La BBC est réputée pour produire des documentaires d’une qualité de mise en scène particulièrement intense, proche des procédés cinématographiques. Diffusé sur grand écran, une telle direction artistique semble assez logique, d’autant qu’en concurrent direct, il y a DisneyNature, qui offre d’excellents reportages sur la vie terrestre également.
Ce qu’il y a de passionnant et formidable dans ce film documentaire, c’est le traitement de l’histoire et du contexte, le tout narré par l’immense Robert Redford dans sa version originale et le grand Lambert Wilson dans son adaptation française (ainsi que l’illustre Jackie Chan, certainement dans une version chinoise). Les animaux, et parfois familles d’animaux, sont présentés de telle manière à ce qu’ils nous racontent une véritable histoire. Et ce avec autant de suspense que ne le ferait Martin Scorsese, de tragédie de Richard Curtis ou de mystère de David Fincher. Le passage avec les paresseux par exemple offre beaucoup d’humour, en plus du rire immédiatement provoqué par l’animal en lui-même. Mais les deux passages les plus emblématiques sont indéniablement ceux de la girafe et de l’iguane. Le premier est tourné comme un véritable western, avec son jeu d’ombres, de hors champs, de champs/contre-champs, la manière très fluide de raconter le combat. On lit l’action du film comme dans un livre ouvert. Le second reportage avec les iguanes est bourré d’intensité. Il est quant à lui filmé comme une véritable course poursuite contre la montre avec une musique bien sentie pour augmenter la pression. Ce documentaire vaut à lui seul le film en entier. On ne boudera évidemment pas le reste de la production, chaque reportage étant d’excellente facture.

Il y a cependant un bémol. En effet on regrettera amèrement de constater que ce documentaire est en fait un recueil de plusieurs reportages déjà diffusés à droite à gauche sur diverses plateformes. Le combat des girafes a été diffusé en 2015 sur France télévision dans un tout autre cadre que celui-ci. Le montage est sensiblement différent, mais il s’agit des mêmes images. Quant à celui de l’iguane, il a été très largement diffusé il y a environ 6 mois sur les réseaux sociaux pour mettre en avant la qualité de montage et de mise en scènes. Un coup promotionnel gagnant tant l’épisode est maîtrisé. Il reste fort à parier que les autres reportages ont eux aussi écopés du même sort et ce sont retrouvés à être diffusés sur X ou Y plateforme. Cela nuit légèrement à la nature du projet, donnant la sensation de simplement vouloir offrir un second souffle à cette suite de reportage. Mais cela ne nuit pas à la qualité même de chaque production et les faire vivre sur grand écran rend honneur à certaines d’entre elles. De plus, cela ne fera que ravir un peu plus les grands amoureux de la nature et des animaux.

Au final on retiendra un documentaire extrêmement qualitatif, nous faisant parcourir la Terre à la découverte de ses aspects les plus fous et insoupçonnés. Malgré sa diffusion segmentée, notamment sur France télévision lors de son émission le Zapping Sauvage, voir ces sublimes images sur grand écran est une véritable délectation que l’on savoure. Il faut préciser le superbe travail orchestré par Robin Cox, Tim Sepherd et Paul Stewart (III), tous trois directeurs de la photographie, ainsi que Andi Campbell-Waite, chef monteur. Le résultat final est un plaisir visuel qu’une seule séance ne vous rassasie pas. Ne serait-ce que pour la beauté des images, l’envie nous prend d’attendre sa sortie blu-ray avec impatience.

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