Ghostland : Test Blu-Ray

Remarqué au festival international du film fantastique de Gérardmer et triple récompensé, Ghostland nous arrive enfin entre les mains cet été en version Blu-ray. Très apprécié des spectateurs, y compris au sein de la rédaction, le film reçut un accueil plus frileux au sein de la critique presse. Toujours cette barrière du genre horrifique qui peine à trouver son plein essor parmi les critiques professionnels. Si l’attente fut perceptible entre sa diffusion en festival et sa sortie cinéma, on peut enfin savourer sa sortie DVD et Blu-ray depuis le 17 Juillet chez TF1 Video.

Un petit bémol de préambule viendra légèrement ternir l’image du support, lorsque vous lancerez le Blu-ray, celui-ci s’amorcera avec une succession de bande-annonce, certes très intéressantes, mais qu’il vous faudra passer en avance rapide si vous voulez atteindre les menus, rien d’insurmontable, mais une petite perte de temps que l’on aimerait s’épargner. Le Blu-ray quant à lui, d’une qualité honorable, tient ses promesses pour rendre l’ambiance visuelle proposée par Pascal Laugier aussi artistique et contemplative que possible, paradoxalement à l’opposé de la noirceur du récit du film. N’étant pas une superproduction hollywoodienne, difficile de proposer une version 4K UltraHD comme peuvent bénéficier les films DC Comics ou certains Marvel, d’autant qu’il y a peu d’effets spéciaux monstrueux pour animer ce monde glauque rempli de poupée. Mais il faut bien un Blu-ray pour savourer pleinement le travail incontestable des décors, des costumes et des maquillages, participant pour une bonne moitié à la qualité globale du film. Les détails, souvent important, visibles en arrière plan voire encore plus loin, ne vous échapperont pas.

Le film est proposé en version originale et française, toutes deux au format audio DTS-HD 5.1 pour une immersion oppressive et glaciale de l’environnement dans lequel on évolue. Une bien juste qualité pour honorer un travail aussi méticuleux apporté à l’ambiance sonore. Faites attention tout de même à vos oreilles lors des screamers.

Quant aux bonus, il s’agit surtout d’un long making-of et d’un recueil d’interviews dont on pourra aisément se délecter pour une durée totale d’environ 1h40 :

-L’image fantôme : Un documentaire de plus d’une heure qui montre à la fois les coulisses du film et la vision du réalisateur. Clairement le contenu additionnel le plus intéressant qui en montre beaucoup sur ce réalisateur et les liens qu’il tisse avec ses comédiens. On y apprend par exemple que c’est Mylène Farmer elle-même qui souhaitait jouer dans ce film ou encore qu’il laissait une grande part de liberté à ses acteurs pour incarner leur personnage, notamment dans leur psychologie. Laugier est un réalisateur qui accorde beaucoup d’importance dans les relations qu’il créé avec ses collaborateurs, un rôle primordial pour un film réussi. On a le droit à l’intervention de la plupart des acteurs, y compris les méchants dont les rôles semblent être aux antipodes de leur caractère naturel (encore heureux) pour un mini-documentaire absolument passionnant.

-L’interview de Mylène Farmer, sur le JT de TF1 : Court (9mn) et peu exclusif, on se régale malgré tout de l’intervention de notre Québécoise adorée. Chacune de ses apparitions est un bonheur non dissimulé pour une femme aussi passionnée et créative qu’elle. Cette interview se centre plus sur Mylène Farmer l’artiste (dans son ensemble) que Mylène Farmer la comédienne, par conséquent on regrettera les questions très généralistes et parfois assez superficielles, nous empêchant d’en savoir réellement plus sur son expérience au sein du film.

-4 courtes interviews (Crystal Reed, Emilia Jones et Pascal Laugier) : Une suite d’interview très intéressante de 27 minutes au total montrant une réelle osmose entre les différents acteurs du projets. On y découvre des sentiments similaires, résultant du voyage émotionnel dans lequel Pascal Laugier a voulu amené son équipe. On y découvre un réalisateur aussi excité qu’il n’est méticuleux, une Emilia Jones particulièrement grandie par cette expérience et une Crystal Reed étonnement calme et sereine pour une personne dont la popularité va très vite se développer.

On notera que le contenu additionnel se centre surtout sur les interventions des différents acteurs et du réalisateur mais assez peu sur la genèse et le fond du projet. Le panneau introductif du film mentionne tout de même l’incontestable supériorité littéraire de Howard Philips Lovecraft, un fait que l’on ne remettra pas en question, mais sans jamais chercher à approfondir cette volonté d’écrire des histoires d’épouvantes et de se rapprocher du style de Lovecraft. Un petit documentaire ou bien quelques propositions de lectures auraient pu être bienvenues. Les actrices se livrent d’ailleurs beaucoup sur le tournage en lui-même, leur jeune expérience et les éventuelles déboires subies, mais assez peu sur la nature et le background de leur personnage par exemple. Pourquoi Beth voue-t-elle ce culte à Lovecraft ? Que semble signifier cet amour inconsidéré pour l’écriture ? Pour un film dont les décors et le travail sur l’ambiance sont aussi essentiels, un petit documentaire sur les chefs décorateurs et costumiers eut été apprécié; en plus d’éventuelles scènes coupées, dont on connaît l’existence grâce au documentaire d’une heure. Peut-être une version longue ou un director’s cut sont-ils prévus ? En attendant, on en a pour notre argent avec cette version blu-ray, mais nul doute que le film mériterait une petite édition spéciale qui saura combler les dernières attentes des spectateurs les plus insatiables.

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  1. 10 Minutes de Thierry Sausse -

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