The Old Guard : Who Wants To Live Forever

Encore une adaptation d’un vague comic book pour divertir le chaland, non pas au cinéma, mais sur Netflix. La belle et flamboyante plateforme tire à tout va pour sortir des programmes chaque vendredi et ainsi viser large. Netflix n’en est pas à sa première distribution d’une adaptation d’un comics américain. Le catalogue est vaste sur la plateforme, de quoi rassasier les fans.
Le 10 juillet 2020, The Old Guard débarque en fanfare avec son casting quatre étoiles pour un blockbuster qui va combler un temps le vide des salles de cinéma faute au COVID-19.
The Old Guard est tiré d’un fameux comic-book américain par le scénariste Greg Rucka et le dessinateur Leandro Fernández, succès aux États-Unis, sorti chez Glénat depuis décembre 2019 en France pour ravir les fans hardcores. Pour les lecteurs occasionnels, le titre est obscur, mais curieux, surtout après avoir découvert la version cinéma produite par SkyDance qui a de suite senti le bon filon pour une adaptation cinéma.

En France, le comics en est toujours à un seul tome. De quoi frustrer surtout quand le cinéma dégaine rapidement une version filmique. À savoir cette vieille garde qui voyage à travers le monde faisant le bien via diverses missions en tant que mercenaires. The Old Guard, c’est entre The Loosers et Highlander, des immortels/mercenaires qui traînent depuis des siècles sur Terre accomplissant des missions et prodiguant des miracles. Rien de bien merveilleux dans ce monde où les supers-héros sont devenus légions au cinéma l’aseptisant et aspirant dans le tout-venant les productions modestes essayant tant bien que mal d’exister. The Old Guard n’échappe pas à cette règle, ou plus fatalement cette recette gagnante entre un pitch accrocheur, un casting sympathique et une pincée de « John Wick » pour faire kiffer les gamins. Sauf que cela ne fonctionne plus. Les quelques cascades saisissantes du film se moulent au cœur d’une aventure pénible et banale cousue de fil blanc se permettant de disséminer de grosses pierres en chemin pour calibrer d’éventuelles suites formant à vue d’oeil une trilogie. La séquence post-générique répond ainsi à ce détail en enfonçant une porte ouverte dévoilant l’antagoniste de la suite et ainsi les grandes lignes du potentiel prochain film. 

The Old Guard ne fait donc pas dans la dentelle se servant des grosses ficelles du cinéma actuel pour avancer ses pions et jouer à la bagarre. Trahisons, méchant digne du Lex Luthor version Jesse Eisenberg et une star comme meneuse de cette troupe d’acrobates boiteux immortels. Charlize Theron joue une nouvelle fois la badass botoxée. Depuis Mad Max Fury Road et la gloire à Furiosa dans cette explosion de féminisme opportuniste dans le cinéma américain, elle s’émancipe en fracassant du mâle aux grès de productions bancales. Elle est ainsi une blonde atomique et lesbienne, énième ersatz de John Wick, chez David Leitch, avant de tenir tête furieusement à Vin Diesel, Jason Statham et Dwayne Johnson dans les suites de Fast & Furious. Dans The Old Guard, elle mène à l’épée et à la baguette un groupe d’hommes (dont un couple homosexuel) pour se venger d’un industriel pharmaceutique qui les a un peu trop chatouillés. 

The Old Guard coche toutes les cases pour satisfaire son public tel un produit de consommation stéréotypé et divertissant. Il ne s’agit jamais de cinéma pur, mais d’un produit d’appel qui se permet même de caler un nouveau personnage féminin, Afro-Américaine et potentiel successeur du personnage de Charlize Theron (elle aura bien d’autres chats à fouetter après la première trilogie potentielle). The Old Guard est un produit cynique navigant dans l’air du temps, déjà ringard. Pourtant, le comic-book avait un potentiel palpable pour déboucher sur un bon film de cinéma. Cette première version déçoit par son manque de caractère, elle qui n’en manquait pas par un casting de gueules, dont Matthias Schoenaerts, lui qui avait refusé le rôle de Bruce Wayne/Batman chez Zack Snyder pour éviter de s’enfermer dans ce genre de produits. Bien mal lui en a pris.

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