
Dernière journée de cette 8ème édition du Champs-Élysées Film Festival hier ! L’équipe de Close-Up Magazine, qui a couvert l’événement depuis le début, va enfin pouvoir aller se reposer un peu. On ne se plaint pas cependant pas trop puisqu’en ces chaudes journées, il était fort agréable de se réfugier au cinéma, de faire de belles rencontres et découvertes. Même l’ami Seb était sorti de sa tanière pour partager avec nous quelques séances, c’est dire si c’était un événement !
Cette dernière journée était d’ailleurs plus calme. En deuxième semaine, les gens ont un peu déserté le festival, si ce n’est pour la soirée de clôture à laquelle nous n’avons pu assister. Nous avons donc fini le festival avec trois films. Le premier d’entre eux, Daniel fait face, faisait partie de la compétition française. Durant simplement 1h, le film raconte le périple d’un enfant de dix ans, Daniel, s’égarant dans les couloirs de son école et surprenant une de ses camarades dans les vestiaires. En filmant les premiers émois de l’enfance, Marine Atlan réalise un film intéressant mais sans jamais vraiment creuser le sujet, elle ne fait que rester en surface, livrant un film que l’on aurait voulu plus exigeant avec lui-même.

Exigeant, The world is full of secrets l’était, se posant comme la proposition la plus radicale de la compétition américaine. Soit l’histoire de cinq adolescentes passant une nuit d’été à se raconter des histoires morbides avant qu’elles ne basculent elle-même dans l’horreur. Une horreur dont on ne saura rien, le réalisateur Graham Swon prenant soin de prendre son spectateur à rebrousse-poil. Baigné dans une ambiance velouté à la texture soignée (on pense parfois à David Lynch et à Twin Peaks), The world is full of secrets a la particularité de ne jamais nous montrer les histoires racontées par les personnages. Au lieu de cela, Graham Swon se concentre sur le visage des adolescentes et les filme en plan-séquence, pendant 15 à 20 minutes alors qu’elles racontent leur histoire. Un parti-pris radical mais qui fait entrer le film dans une autre dimension, rappelant, au-delà de la puissance des images, celle des mots, à la base de tout récit.

On a fini la soirée sur une note plus conventionnelle puisque Frères d’arme, présenté dans la compétition française voit Vincent Rottiers et Kevin Azaïs incarner deux frères nés dans un pays de l’Est venus habiter en Bretagne. Hantés par un lourd secret d’enfance et une promesse, ils s’affrontent violemment au sein d’un film peu original mais qui a le mérite d’être bien tendu, ne se montrant pas toujours agréable à regarder. Frères d’arme vaut surtout pour ses deux acteurs principaux incarnant avec force leurs personnages même s’il sait se montrer intelligent en évitant un certain nihilisme en dépit de sa fin sombre. C’est sur cette note que se concluait pour nous le CEFF 2019 mais nous n’oublions pas le palmarès de l’édition, ayant récompensé avec pertinence les films qui le méritaient le plus :

Prix du Jury du Film Américain Indépendant : Pahokee de Ivete Lucas et Patrick Bresnan
Prix du Jury du Film Français Indépendant : Vif-Argent de Stéphane Batut
Prix du Jury du Court-Métrage Américain : Liberty de Faren Humes
Prix du Jury du Court-Métrage Français : Djo de Laura Henno et Ong Ngoai (Grand-Père) de Maximilien Badier Rosenthal (ex-æquo)
Prix de la Critique du Long-Métrage Américain : Saint Frances de Alex Thompson
Prix de la Critique du Long-Métrage Français : Daniel fait face de Marine Atlan
Prix Etudiant du Long-Métrage Américain : The world is full of secrets de Graham Swon
Prix Etudiant du Long-Métrage Français : Braquer Poitiers – Chapitres 1 & 2 de Claude Schmitz
Prix France Télévision du Court-Métrage : La route du sel de Matthieu Vigneau
Prix du Public du Long-Métrage Américain Indépendant : Saint Frances de Alex Thompson
Prix du Public du Long-Métrage Français Indépendant : Frères d’arme de Sylvain Labrosse
Prix du Public du Court-Métrage Américain Indépendant : Night Swim de Victoria Rivera
Prix du Public du Court-Métrage Français Indépendant : Je sors acheter des cigarettes de Osman Cerfon
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