PIFFF 2018 – Jour 5

Nous avons bravé barricades et Black Bloc en ce samedi 8 décembre pour assister à cette nouvelle journée du Paris International Fantastic Film Festival. Surtout que cette journée promettait du lourd, du très très lourd. «Make My Day !»

Lexy Kolker dans Freaks

Arriver jusqu’au Max Linder fut un périple digne des aventures d’Ulysse. Pas de RER, un changement à Châtelet avant de traverser à pied le quartier des demoiselles chinoises nous proposant de visiter leurs douillets appartements. On ne savait pas que l’équipe de Stephane Plaza faisait du démarchage sauvage.
14H, heure de la vérité avec la présentation de Freaks en compétition. Et on l’annonce d’emblée, nous tenons le meilleur film du Festival. Une histoire classique avec du cœur, un cas rare surtout que le long-métrage est imprévisible. On vous aura prévenu ! Qui plus est que la jeune comédienne, Lexy Kolker, est superbe. Une belle histoire émouvante, le tout maintenant l’attention du début à la fin. Pour histoire, on suit la petite Chloe qui n’a jamais quitté le confort relatif de la maison familiale, maintenue à l’écart du monde extérieur par son père. Ultra-protecteur et limite inquiétant, celui-ci lui répète qu’elle est différente, que tout ce qui se trouve de l’autre côté de la porte d’entrée représente une menace. Attirée par la musique du marchand de glaces en bas de la rue, Chloe va braver l’interdit paternel et découvrir la vérité sur sa condition. 

Achoura de Tala Selhami

On arrive aux alentours de 19h sur l’un des gros morceaux de cette édition du PIFFF, Achoura de Talal Selhami. Un Madeux qui met en scène son deuxième long-métrage après le remarqué Mirages en 2010. Achoura se penche sur quatre gosses jouant à se faire peur et qui se rendent dans une demeure condamnée, réputée maudite. L’un d’eux disparaît dans des circonstances mystérieuses. Les trois survivants refoulent le souvenir de ce qui a bien pu se passer, jusqu’à ce que Samir ne ressurgisse 25 ans plus tard. La bande recomposée va devoir se confronter à son passé. Comme dirait l’un de nous en sortant de la projection «c’est pas nul», mais surtout il y a de bonnes choses, très intéressantes, un entre-deux magnétique entre l’enfance et l’âge adulte, entre la France et le Maroc. La créature est belle, mais le tout est gâché par une interprétation limitée qui tient à distance des enjeux. On se désole un peu de cette attente, trop grande peut-être. On le reverrait bien ensuite, peut-être à l’occasion de Gerardmer? 

Lords of Chaos

On finit notre journée sur Lords of chaos. L’histoire d’un groupe de Hard-rock dans le climat beaucoup trop apaisé de la Norvège des années 1990, Euronymous fonde le groupe Mayhem et devient l’épicentre de la nouvelle scène black métal norvégienne. Sa rencontre avec Varg Vikernes, l’homme derrière le projet musical Burzum, va précipiter les membres de son cercle dans une surenchère criminelle. On nous avait prévenus des limites du film, mais nous tombons face à une histoire folle racontée avec justesse. Une matière brute avec des acteurs impeccables. Le film recèle de deux scènes de meurtre traumatisantes. Nous n’avions jamais vu des meurtres aussi réalistes qui nous font sentir sales à la sortie de la projection. Lords of Chaos est le film le plus violent du festival ayant fait son effet.

Un effet qui se répercutera sûrement sur la projection de Maniac en séance culte, la dernière du festival. Un must qui va se savourer sur l’écran panoramique du Max Linder. Nous sommes aussi curieux de découvrir What Keeps You Alive de Colin Minihan en Hors-Compétition présenté à 14h, mais surtout Sorry To Bother You en Clôture du Festival, la note de fin qui sortira en salles le 30 janvier 2019. Allez on vous donne rendez-vous ce dimanche devant le Max Linder. La bise.

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