Détective Dee – La légende du dragon des mers : Enquête virevoltante

Le succès du premier Détective Dee a très rapidement poussé Tsui Hark à se replonger dans les aventures du Sherlock Holmes chinois. Il faut dire qu’il y a de la matière déjà préexistante et que la période du récit se prête parfaitement à de savoureux mystères. Adoptant la forme d’une préquelle, ce deuxième opus intitulé La légende du dragon des mers nous conte comment Dee s’est fait connaître de l’empereur en menant pour lui une enquête particulièrement périlleuse où un ennemi de l’ombre et un dragon des mers mettait en péril l’Empire…

C’est donc un Dee plus jeune que nous retrouvons, cette fois interprété par Mark Chao. Il faudra d’ailleurs un sacré laps de temps avant que l’on ne s’habitue à ce changement de visage tant Chao peine à égaler le charisme d’Andy Lau. C’est de façon générale l’impression qui ressort de cette suite : elle tente de retrouver la saveur particulière du premier film sans jamais arriver à sa hauteur. La faute à un acteur manquant de charisme certes, mais pas seulement. En effet, Tsui Hark semble préférer se concentrer sur les effets spéciaux (le dragon des mers est impressionnant), délaissant au passage le scénario qui, s’il est amplement rythmé, ne devra pas être étudié de trop près pour éviter qu’on en découvre les failles et les raccourcis scénaristiques surprenants.

Cette question du scénario, passablement fâcheuse dans un film d’enquête, finit tout de même par se faire gentiment oublier grâce à la générosité de Tsui Hark. Le cinéaste, maître de ses effets depuis le temps, nous offre de superbes scènes de combats où il fait virevolter ses personnages dans tous les sens avec une joie communicative. Il met aussi les moyens dans la reconstitution et les décors, permettant au spectateur de se retrouver devant un spectacle total, dément et virtuose.

Devant cette débauche de combats improbables et d’effets spéciaux colorés, on en vient presque à pardonner à Tsui Hark sa négligence apportée au scénario. Force est de constater que le divertissement est de taille, pur plaisir coupable multipliant les péripéties. Il reste malgré tout dommage que Hark n’entretienne pas plus la flamme du mystère et de l’enquête puisque celle-ci finira amoindrie dans un troisième opus plutôt décevant…

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*