Ami-Ami : La colocation, ça a parfois du bon !

Les tentatives de comédies générationnelles ne sont pas légion dans le cinéma français. Alors quand une nouvelle pointe le bout de son nez, on n’hésite pas. Ami-Ami est une réelle réussite. Une réussite par le fait de n’être jamais artificielle, commune, voire quelconque. Ami-Ami est certes simple, mais d’une terrible efficacité. 

Le bonheur procuré par une comédie dépend en permanence de sa troupe d’acteurs. Ici, le trio est magique. Les trois acteurs composés de Margot Bancilhon, William Lebghil et Camille Razat sont d’une fraîcheur communicative. Un véritable vent frais qui déferle sur nous pour 1h30 d’amour et d’amitié. Le scénario est basique, la remorque parfaite pour laisser éclater le talent de ses jeunes qui ont une faim de loup. Ils aspirent l’écran, prennent toute la place, en premier lieu, Margot Bancilhon. Cette dernière, véritable tornade de fraîcheur et de talent, nous l’avions découverte dans Five avec Pierre Niney. Elle était déjà la coloc parfaite avec cette bande de potes parfaits, dont une sous-intrigue était déjà une relation cachée avec un autre membre de la colocation. Ami-Ami prend le relais de Five, merveilleuse nouvelle tentative plus réfléchie. Ami-Ami, premier film de Victor Saint-Macary, se focalise plus sur l’ingrédient rom-com. Elle s’huile au cœur d’une mécanique établie depuis des décennies par le cinéma américain, mais le réalisateur réussit, pour un premier essai, d’en trouver toute l’essence, la verve et la gourmandise. Il aura fallu l’aide de 4 scénaristes pour cela. Pour un tel résultat, il ne faudrait pas forcément abuser, mais quand bien même, Ami-Ami est une petite gageure collective.

Une victoire grâce à William Lebghil , qui depuis l’arrêt de la série Soda avec Kev Adams, enchaîne les rôles, mais surtout les choix judicieux. De par un faciès pâte à modeler, une empathie rare et un sens du comique inné, le comédien détonne, voire ravit lors de chaque apparition. Nous n’avons qu’une hâte, celle de le retrouver, de suivre le cheminement d’une carrière prometteuse. À défaut de l’artificialité de son compère Kev Adams, Soda aura permis l’émancipation d’une pépite à polir, future valeur sûre de la comédie française.

Actuellement, la colocation est un excellent point de départ pour les comédies françaises. Après Five d’Igor Gotesman, Victor Saint-Macary réussit un premier essai de haute volée. Ami-Ami est un film charmant, parfois hilarant, mais surtout un divertissement presque parfait. Pour cela, le jeune metteur en scène est bien aidé par un trio de jeunes talents prometteurs, beaux et irrésistibles.

Il est alors dommage que le Blu-ray édité par Le Pacte disponible depuis du 23 mai 2018 ne leur rendre pas plus hommage. Si le film trouve idéalement sa place en haute-définition, il est regrettable de ne trouver si peu de modules pour en savoir plus sur le film. Outre le commentaire audio de toute l’équipe du film, seuls trois scènes coupées et un minuscule Making-of sur la scène de bataille dans l’appartement sont proposés. À vrai dire rien, l’enchainement des deux extras ne prenant à peine deux minutes. Une telle proposition, une telle réussite prétendait tout de même à mieux en dépit de son succès relatif lors de sa sortie en salles le 17 janvier dernier. Mais la sortie de ce film en VOD, DVD et Blu-ray à partir du 23 mai devrait lui offrir une nouvelle carrière et une exposition plus large à ceux l’ayant louper en salles. Pour cela et mieux servir sa cause, Ami-Ami méritait une édition plus pertinente, plus complète.

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