Sentinelle : Le Sens du devoir

Quelques jours après sa découverte sur Netflix, Sentinelle – disponible sur la plateforme depuis le vendredi 5 mars 2021 – laisse un souvenir évanescent. Nouvelle orchestration d’un spectacle d’action signé Julien Leclercq à destination de Netflix, Sentinelle est un programme serré et brut pour un public français privé depuis quelques années des productions EuropaCorp. 

Dans la droite lignée de Taken et ses suites, Sentinelle suit une soldate revenant de Syrie auprès de sa famille sur Nice et intégrant l’opération Sentinelle suite aux attentats qui ont frappé la France ces dernières années. Mais après une soirée entre sœurs dans une boite de nuit, sa cadette est agressée et retrouvée dans un piteux état. Klara va alors tout faire pour retrouver le coupable et se venger.
Après La Terre et Le Sang, thriller rural où le réalisateur retrouvait Sami Bouajila quatre ans après Braqueurs, Julien Leclercq ne lâche pas le cinéma d’action avec Sentinelle, proposition impersonnelle pour les besoins de la plateforme SVOD. Il signe cette commande avec grand soin s’éclatant à mettre en scène Olga Kurylenko dans un rôle lui allant comme un gant. L’actrice franco-ukrainienne s’est fait une spécialité de ses rôles forts et physiques depuis sa participation à Quantum of Solace, 22e opus des aventures de James Bond. Ainsi, l’actrice enchaîne les rôles musclés parfois peu bavards notamment The Courier sortie directement en vidéo l’année dernière où elle s’opposait à Gary Oldman cabotinant avec talent en baron de la drogue.
Dans Sentinelle, elle est une soldate traumatisée par son expérience en Syrie en permanence sur la brèche. La drogue lui tient le cerveau droit et cette vengeance va lui amenait cette adrénaline perdue à vadrouiller sans véritable but sur le remblai de Nice toute la sainte journée. 

Sentinelle est un film d’action concis au sens le plus strict du terme. Pas d’esbroufe outre l’éclate d’un réalisateur français qui s’essaye à des séquences d’action bien orchestrées, loin de la folie d’un John Wick ou Atomic Blonde, mais qui n’a jamais à rougir à son humble niveau. Une proposition sèche avec la simple ambition de divertir le chaland un samedi soir. Les séquences d’affrontements s’enchaînent avec une rare intensité, mais avec une similarité essoufflante, le film se permettant même de relancer sa vengeance avec une facilité déconcertante pour une séquence à Dubaï, certes jolie, mais simplement là pour rajouter un épilogue rance et atteindre péniblement une durée de 1h20, générique compris.
Sentinelle se consomme alors comme une série B dont on apprécie la saveur brute aux personnages carrés sans autres aspérités que d’atteindre l’objectif d’un scénario ciselé où le climat oppressant se mêle à l’odeur de poudres. Cela pourrait bien être Olga Kurylenko au casting, tout comme Jean-Claude Van Damme (avec qui Julien Leclercq a déjà travaillé pour les besoins de Lukas), Scott Adkins ou Cynthia Rothrock, icône féminine du cinéma d’action bis des années 1990. 

Dans ce sens, Sentinelle se perçoit comme un programme typique des années vidéo club. Netflix garde donc sa nature première en étant une plateforme permettant de se divertir avec du contenu calibré pour une cible bien définie. À savoir le client recherchant dans l’infinie rangée un film d’action bourrin se consommant aisément avec une bière et une pizza quatre fromages (cowabunga!). Sentinelle répond à cette demande et comblera tous les désirs en étant un divertissement léger et franc qui se permet le luxe d’un réalisateur talentueux orchestrant sa commande avec énergie et passion. Pour preuve, la séquence introductive en Syrie concoctée avec une efficacité sans faille instillant d’emblée une tension immuable au cœur du film.

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