Aladdin : Rencontre avec Guy Ritchie et Will Smith

Disney continuant d’exploiter le filon de ses grands classiques adaptés en live action, c’est au tour d’Aladdin de passer ce cap, deux mois après Dumbo par Tim Burton. Sous la houlette de Guy Ritchie, que l’on n’attendait pas vraiment dans ce registre, Aladdin prend des allures colorées et dynamiques avec des tonalités hip-hop apportées par Will Smith, l’acteur se glissant dans la lampe du génie avec la lourde tâche de succéder à Robin Williams. Le défi était de taille et pour en savoir plus là-dessus, nous avons eu la chance de rencontrer Guy Ritchie et Will Smith pour échanger sur l’héritage Disney et les nouvelles influences de cet Aladdin :

Qu’est-ce qu’Aladdin signifiait pour vous avant que vous ne travailliez sur cette version 2019 ?

Will Smith : Pour ma part j’étais déjà âgé quand Aladdin est sorti, il n’a pas eu le même impact sur moi que pour Mena Massoud (interprète d’Aladdin – ndlr) ou Naomi Scott (interprète de Jasmine – ndlr) qui se sont très vite identifié aux personnages. L’impact d’Aladdin pour moi, c’est Robin Williams qui doublait le génie. La façon dont il a apporté une modernité et une musicalité au personnage, c’était du jamais vu à l’époque, il a vraiment posé sa marque sur le rôle.

Guy Ritchie : Pour moi, c’était quasiment inévitable, j’ai 5 enfants chez moi donc travailler sur Aladdin était inévitable, ils ne me l’auraient jamais pardonné si je n’avais pas fait le film ! (rires)

Quel était le plus grand défi pour vous sur ce film ?

G.R : Chaque jour était un défi ! Mais c’était vraiment une expérience incroyable, il y a du challenge mais avec une telle positivité et une telle énergie qu’on était tous absorbés dedans. Je pense notamment à Will Smith qui joue le génie en CGI et qui n’était pas obligé d’être là tous les jours mais qui venait quand même pour donner la réplique aux autres acteurs, tout le monde s’est profondément impliqué sur le film, il y a avait un vrai enthousiasme de groupe. C’était l’expérience créative la plus excitante de ma carrière !

W.S : Pour moi, le défi c’était l’ombre de Robin Williams. J’étais terrifié à l’idée de jouer ce rôle, que pouvais-je bien y ajouter ? Le fait que ce soit en live action m’a décidé, je sentais que je pouvais y apporter quelque chose. Et j’ai fini par apporter ma personnalité tout simplement, c’est ce que Robin avait fait finalement.

Qu’est-ce que ça fait de jouer un personnage en CGI ?

W.S : C’est incroyable. On s’amène le matin sur le plateau sans passer par les cases coiffure et maquillage, c’est un régal. Je me suis éclaté comme un fou. Et ça m’a permis d’être plus présent sur le plateau pour mes partenaires.

Le film est plus féministe que sa version animée, Jasmine a le droit à une chanson et à plus de développement, c’était une volonté dès le début ?

G.R : Ça nous a semblé être une évolution naturelle du personnage. Les temps ont changé, c’est normal que Jasmine prenne plus d’importance. On est sur une adaptation en live action aussi, on a pu prendre plus de temps pour s’attarder sur certaines choses.

Comment avez-vous choisi Marwan Kenzari pour jouer Jafar ?

G.R : Comme une évidence. J’ai trouvé ça intéressant de travailler avec lui, il avait une vision très forte du personnage, il a beaucoup apporté au rôle. Pour lui Jafar a les mêmes origines qu’Aladdin, c’est un gamin des rues. C’est pour ça qu’il est aussi ambitieux et prêt à tout pour y arriver, pour lui, il n’y a pas d’autre voie.

A première vue, le film semble loin de vous mais quand on y réfléchit, il a toujours été question de lutte des classes dans votre filmographie, est-ce que cet aspect vous a intéressé sur Aladdin ?

G.R : Il y a des similitudes en effet. Après on est loin de mes premiers films, on est dans un monde totalement différent, plus exotique, plus coloré. Il y avait le défi de faire un film familial aussi. Mais c’est vrai qu’il y a une base de lutte des classes sur laquelle j’ai pu travailler et combiner ainsi mon style à l’histoire d’Aladdin.

Comment avez-vous travaillé les chorégraphies du film ?

G.R : Comme un malade ! (rires)

W.S : Il faut dire que tu t’es compliqué la tâche aussi. Je me souviens du jour de tournage de la parade pendant la chanson Prince Ali, c’était un seul plan, très long avec des centaines de figurants, des éléphants, des chevaux, des oiseaux et une fois qu’on avait achevé la prise, il fallait 30 minutes pour que tout le monde se remette en place avant d’en recommencer une ! C’était fou, j’ai cru qu’on n’en sortirait jamais. J’ai aimé ton implication et j’ai aussi aimé le temps passé dans ma caravane tranquillement ! (rires) Mais sincèrement je pense qu’il y a une sorte de magie Disney quand on tourne un tel film, cette espèce d’enthousiasme débordant qui fait que tout ne peut que bien se passer.

A votre avis, quel sera l’impact du film ?

W.S : C’est une bonne question. Mena Massoud disait qu’à l’ère du digital, les gens se cherchent en permanence à cause des réseaux sociaux et de l’image qu’ils forcent à renvoyer aux autres. Aladdin parle de valeurs et dit qu’il faut simplement être soi-même et s’accepter, c’est ce dont on a besoin aujourd’hui.

G.R : C’est un sujet classique, très vieux jeu finalement mais il ne vieillit jamais, c’est la force des films Disney.

Propos recueillis le 8 mai 2019 à Paris

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