Split : Retour en grâce pour Shyamalan

Quel fabuleux retour en grâce que celui de M. Night Shyamalan ! Cinéaste prodige du thriller au début des années 2000, il avait enchaîné les succès (Sixième Sens, Incassable) pour ensuite connaître un bon nombre d’échecs consécutifs (La Jeune fille de l’eau, Phénomènes, After Earth). Depuis, on n’attendait plus grand-chose du bonhomme que l’on croyait définitivement perdu. C’était sans compter sur le flair du producteur Jason Blum qui confia au cinéaste un projet de film à petit budget tourné en found-footage. Succès public et critique, The Visit a vu Shyamalan regagner l’estime du public, suffisamment pour que, toujours doté d’un budget peu excessif (à peine dix millions de dollars), Split voie le jour et laisse tout le monde sur le cul en raison d’une scène finale ouvrant la voie pour Glass.

Mais qu’en est-il de Split ? Il s’agit de l’histoire de Casey Cooke, enlevée avec deux de ses camarades par Kevin Wendell Crumb. Celui-ci souffre d’un trouble dissociatif de l’identité et n’a pas moins de 23 identités différentes ! L’une d’entre elle a kidnappé Casey et ses amies dans le but de nourrir La Bête, la terrifiante 24ème personnalité sommeillant en Crumb. Casey, largement plus maline et résistante que ses camarades, va alors tout faire pour s’échapper…

Revenant à la base de son cinéma avec ce thriller malin et bien ficelé, Shyamalan surprend sans pour autant être aussi inspiré qu’on a pu le connaître. En effet, cette histoire de troubles dissociatifs de l’identité a beau être efficace, elle repose cependant sur quelques ficelles scénaristiques faciles et d’autant plus déroutantes qu’on a parfois du mal à saisir ce que le cinéaste veut nous dire avec ce film. Qu’importe, il n’en déroule pas moins un récit oscillant entre le flippant et l’intriguant avec son personnage atteint de TDI puissance 23, le tout en poussant le concept assez loin, livrant un film fourmillant de détails.

Sans grandes surprises (excepté sur sa fin) mais truffé d’idées, Split est un astucieux divertissement qui vaut surtout pour l’incroyable prestation de James McAvoy dans un rôle difficile. Certes, il ne va pas jusqu’à jouer 23 personnalités différentes car on en voit beaucoup moins à l’écran mais il se montre absolument saisissant dans chacune des personnalités qu’il incarne, avec une vaste palette d’expressions et d’attitudes à la clé. Le clou restant son interprétation d’un gamin de 9 ans dans laquelle il se montre inquiétant et touchant. Face à lui, la belle Anya Taylor-Joy (la révélation de The Witch) impose une fois de plus son talent dans la peau d’un personnage intelligent avec ses propres démons, faisant de Split un thriller de qualité, loin d’avoir l’étoffe des premiers Shyamalan mais avec suffisamment d’ambition pour remettre le cinéaste en selle pour qu’il puisse en réaliser une suite aussi surprenante qu’attendue avec ferveur !

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