Whitney : The Greatest Singer of All

Cinéaste éclectique, aussi à l’aise dans la fiction (Le dernier roi d’Ecosse, How I Live Now) que dans le documentaire (La mort suspendue, Marley), Kevin MacDonald s’intéresse de nouveau à une grande icône de la chanson. Six ans après son Marley, documentaire complet et intéressant sur Bob Marley, le réalisateur se penche cette fois sur le destin tragique de Whitney Houston, décédée tragiquement à l’âge de 48 ans. Si on a tous vibré au moins une fois dans notre vie en écoutant I Will Always Love You, on n’est pas forcément au fait de la vie difficile qu’a connu la chanteuse. MacDonald entend réparer cette erreur avec son film, portrait complet d’une artiste hors-normes, rapidement rattrapée par ses démons.

Grâce à un sacré travail de recherche (les images d’archives dévoilées dans le film sont rares et étonnantes) ainsi qu’à une volonté inébranlable d’interroger la plupart des gens importants ayant côtoyé Whitney Houston, Kevin MacDonald lève le voile sur la chanteuse et ne nous épargne rien. Son enfance dans un cadre rigide imposé par sa mère chanteuse qui a très vite décidé de faire de sa fille une star, La présence un peu trop envahissante d’un père dérobant de l’argent à sa propre fille, sa relation trouble avec la dénommée Robyn, son mariage houleux avec Bobby Brown, Ses problèmes de drogue et ses difficultés relationnelles avec sa propre fille, tout y passe jusqu’à sa mort tragique, dévoilant peu à peu toutes les facettes d’une artiste née pour faire vibrer le monde, mais qui fut profondément malheureuse. Whitney, surnommée Nippy par sa famille, n’a jamais vraiment su qui elle était vraiment et a passé sa vie à se chercher tout en fuyant ses démons.

Si Kevin MacDonald ne peut évidemment pas nous faire comprendre tout ce qui hantait Whitney Houston, il entreprend néanmoins de nous la montrer sans fards (d’où la réticence de certains intervenants du film, en particulier Bobby Brown à mentionner les problèmes de drogue), parvenant à nous la rendre proche et à nous donner un aperçu de ce qu’elle a pu ressentir. Cette empathie générée par des témoignages sincères et touchants fait de Whitney un portrait de femme complexe, particulièrement émouvant même s’il en fait un peu trop avec l’émotion sur la fin, destin tragique oblige.

Au gré de son récit, MacDonald met également la carrière de la chanteuse en parallèle avec l’histoire des États-Unis, venant donner du corps à un documentaire passionnant permettant de mieux saisir une époque, une icône mais surtout un être humain qui, en dépit de son talent et de son succès, a toujours fui ses démons comme n’importe quelle âme errant sur cette Terre. Whitney, hommage vibrant, s’impose alors comme un film phare sur la chanteuse, témoignage précieux et déchirant (certaines images d’archives fendent le cœur) d’une vie menée à cent à l’heure et consumée bien trop vite, rappelant l’importance – parce que cela ne fait jamais de mal – de s’aimer et de se chérir plutôt que de se laisser aux bas instincts capables de déchirer plusieurs destins.

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