Taxi 5 : Franck Gastambide cale d’entrée.

Alerte générale ! Le fameux taxi marseillais est de retour sur la Canebierre après un périple au bled ayant passé la barre des 200 000 kilomètres au compteur. Exit Émilien démissionnaire de la police et Daniel parti profiter du soleil de Miami. Nouvelle génération, nouveau duo du tonnerre, enfin presque. Tout débute à tâtons en Algérie puis à Paris avec Sylvain, super policier beau gosse qui fait la couverture de Keuf Magazine. Mais ce Don Juan a couché avec la femme du préfet. Mutation obligatoire à la police municipale de Marseille. Ici commence Taxi 5, toujours à tâtons. Le film le sera en permanence. On ne reconnaît jamais le style Gastambide, ni vraiment bien celui de la saga Taxi. Le film essaie de naviguer à vue, mais les virages sont très vite compliqués à amorcer.

Franck Gastambide a prouvé en deux films son talent de l’absurde, style avoué et assumé se référençant avant tout aux frères Farrelly (Dumb & Dumber ; Mary à tout prix). Des nains, du gras, du crade pour mieux exploser les codes de la comédie française avec folie et détermination. Les Kairas était un bel essai, Pattaya une belle réussite critique et publique. Taxi 5 arrive comme une demande et non une commande. La volonté d’un jeune metteur en scène de braver les écrans de cinéma et concrétiser son aura sur la comédie française new-génération. La saga Taxi est alors une bonne matière à s’approprier et à malaxer, laissée totalement à l’abandon par EuropaCorp depuis le succès mitigé du 4e film.

L’univers de Franck Gastambide et celui de Taxi pouvait se marier à merveille. Mais l’ancienne kaïra n’en fait rien ou si peu. Ce 5e opus sonne creux. Entre un hommage poli et une digression pipi-caca-vomi d’un réalisateur perdu avec ce cahier des charges imposant, le mariage tourne au divorce dès les premières minutes. Tout oscille entre absurde et action mal-apprécier. Le fameux Taxi n’impressionne plus, pire Franck Gastambide ne l’iconise jamais l’utilisant et le crashant comme un vulgaire gadget. Pourtant une demande particulière de sa part envers Luc Besson de sortir la 407 du garage. Mais Gastambide cale, ne passant jamais la première.

Taxi 5 est au point mort. Le casting n’aide pas non plus. Quelques anciens reprennent du service comme Bernard Farcy de retour en commissaire Gibert devenu maire écolo de la ville de Marseille ou Édouard Moutoute en Alain Trésor pour une gentille participation. Le reste du casting est composé de la bande à Gastambide aperçue en partie dans Pattaya. La séquence avec Ramzy en  petit truand calquant en partie son rôle dans ce dernier film tombe vite à l’eau, tout comme le rôle de Sabrina Ouazani participant au film par simple amitié pour le réalisateur. Reste alors Malik Bentalha, l’autre pièce centrale du duo, qui fait ce qu’il peut en resucée d’Émilien, cette fois-ci chauffeur Uber n’ayant pas le permis s’échevelant à reconquérir sa douce blonde sexy.

Vous l’aurez compris, rien de neuf sous le soleil de Marseille. Un peu de caca, des nains et beaucoup de vomis viennent agrémenter une saga laissée à l’abandon par Luc Besson, et dont Franck Gastambide n’arrive jamais à passer le moindre rapport bien grippé. Le taxi termine sa course bien embourber à une cinquième position dont il sera complexe de se remettre.

2 Rétroliens / Pings

  1. Box-Office France du 11/04/2018 au 17/04/2018 -
  2. Box-Office France du 18/04/2018 au 24/04/2018 -

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