Kingsman – Le Cercle d’Or : Rencontre avec Matthew Vaughn, réalisateur du film.

Qu’est-ce que cela fait de mettre en scène l’un des films les plus attendus de l’année  ?

C’est terrifiant. C’est flatteur, mais en même temps je peux dire qu’on avait l’opportunité de le produire et de le réaliser. Et d’être payé pour le faire  ! On a une seconde chance de pouvoir s’amuser et prendre du plaisir, alors allons-y à fond sans se prendre forcément la tête, d’entrer dans le calcul et l’attente. On croise les doigts à savoir si le film va plaire au public  !

Qu’est-ce qui vous enthousiasme avec la série des Kingsman  ?

C’est comme une famille. On développe les personnages, on travaille ensemble et puis on s’est beaucoup amusé. On a voulu faire ce film pour s’amuser, retrouver le public du premier film. J’ai fait en sorte que les spectateurs aiment le premier film puis faire preuve d’audace et d’énergie pour la suite.

Comment avez-vous travaillé pour ne pas tomber dans les répétitions du premier film, quelles ont été les contraintes pour ce nouvel opus  ?

Je n’aime pas appeler cela «une suite», mais plutôt une continuité logique, plutôt qu’un deuxième épisode. L’objectif de cette continuité était de poursuivre le parcours des personnages par rapport à leurs propres histoires. Quand nous avons montré les premiers rushs à Mark (Millar), il nous a donné beaucoup de conseils et de remarques qui nous ont permis d’améliorer certaines choses. Mark a joué un grand rôle dans ce processus.

Dans le premier film, vous présentiez un méchant iconique interprété par Samuel L. Jackson. Comment avez-vous réfléchi à un nouvel antagoniste tout aussi fou, d’en faire une femme et confier le rôle à Julianne Moore  ?

C’est une erreur de vouloir toujours faire mieux. Quand on pense que les suites doivent être toujours mieux, plus chères, ou ceci-cela, bien non, ce n’est pas la bonne marche à suivre, ce n’est pas ce qu’il faut faire. Cela vient comme ça, dans ma tête, je ne cherche pas, aucun réel calcul. Je ne savais pas ce que je voulais faire du méchant. Valentine se plaignait du réchauffement de la planète et de la surpopulation de la Terre. Ici, via Poppy, on parle de la légalisation de la drogue qui aiderait beaucoup de choses. Elle est un peu une variante de Margaret Thatcher, à la fois douce et forte, méchante, prête à tout pour arriver à ses fins. Elle a un cœur froid, d’où la séquence du Hamburger. J’aime l’idée d’un personnage diablement féminin, mais au fond très fort.

Parlons un peu des scènes d’actions du film. Elles n’ont pas été trop difficiles à mettre en place, d’alterner entre les comédiens et les cascadeurs, car ce n’est, une nouvelle fois, jamais perceptible.

Si très difficile. Mais cela dépend de l’acteur. Pour la première séquence dans le taxi, Taron s’est ramassé un coup de poing, un bon gros coup de poing à deux reprises. Ses lunettes ont volé dans le taxi, heureusement que nous n’avons pas zoomé dessus, sinon la séquence était à refaire. On ne le voit pas trop, ce n’est pas perceptible.

Mais il y a un dosage à trouver. C’est un peu comme Tom Cruise qui fait pratiquement toutes les cascades et il s’est dernièrement brisé la cheville. Certains acteurs veulent tout faire, car pour eux c’est une source d’excitation, d’enthousiasme. D’autres sont plus posés, souhaitent juste raconter l’histoire, et je les encourage. C’est mon job de les mettre alors en sécurité et les aider. Ils participent aux combats tant qu’ils sont en sécurité et assuré de ne pas être en danger. Je les encourage aussi, c’est normal et compréhensif. Sinon on appelle les cascadeurs.

Le film est de nouveau assez violent après le premier opus. Comment gérez-vous le degré de cette violence pour un film grand public  ?

Je n’aime pas la violence à l’écran. Je n’aime pas les films violents. Mon inspiration de la violence est tirée des cartoons de Tom & Jerry. Tout dépend de l’orchestration et de la gestion des personnages. Il faut raconter une histoire, faire rire les gens. Tout est question de dosage. Mais la violence pour la violence, non, ce n’est pas pour moi.

Vous avez décidé de réaliser la suite de Kingsman, mais pas celle de Kick-Ass. Pourquoi  ?

Je pensais que pour Kick-Ass, un autre pouvait le faire. Il s’est révélé en fait que non. Ce n’est pas manquer de respect à quiconque, mais c’est une réalité. Je n’avais pas pris la mesure de ma folie dans le premier film, de la démesure du film. La violence n’y est jamais drôle, mais plutôt grimaçante. Je me suis sentie un peu coupable concernant Kick-Ass 2. Les personnages, l’histoire, le tout n’allait pas. Je ne souhaitais pas recommencer, refaire les mêmes choses. Et quand je trouve toutes les raisons de ne pas faire un film, alors je laisse ma place. Mais pour Le Cercle d’Or, je n’avais aucune raison de ne pas le faire.

Est-ce que vous aviez conscience à l’époque du phénomène «Kingsman», de par son accueil critique que public  ? Que le film rentrerait dans la culture populaire actuelle. 

Non, je n’en ai eu aucunement conscience. Et je ne m’y attendais pas du tout. On a été agréablement surpris. Mais c’est la résultante d’une expérience plaisante. On avait pris beaucoup de plaisir à le faire, et je pense que le public l’a ressentie.

Ce deuxième film aurait pu exister sans Colin Firth  ?

Non, c’était étrange lors de l’écriture. Avec Jane (Goldman – Co-Scénariste du film), c’est devenu rapidement une évidence. Son retour était obligatoire. C’est presque comme Les Beatles sans Paul McCartney, il y a un vide. Puis c’était dans la continuité, voir son évolution, comment il allait évoluer avec les nouveaux personnages. Alors on a trouvé une astuce avec le gel, la réparation du cerveau, le fait de combler, sauver le cerveau et il était de retour  !

Vous avez travaillé sur trois adaptations diamétralement opposées en termes de comics  : X-Men First Class, Kick-Ass et Kingsman. Quels sont le challenge, votre approche, les différences entre les trois films  ?

Effectivement, je ne fais que des adaptations de comics  ! X-Men était assez facile tant le dernier film était mauvais. Kick-Ass était plus difficile, car on devait donner un certain recul au film. Les personnages étaient méchants, de véritables vilains. Kingsman était un autre challenge, car je faisais partie dès le départ de la transposition à l’écran. J’ai eu une véritable place créative pour le film avec mes propres idées.

On est d’accord pour dire que la grosse surprise du film est la présence d’Elton John. C’est plus qu’un caméo, c’est un rôle à part entière, son propre rôle. A-t-il été dur à convaincre pour intégrer le film  ? 

Je lui ai demandé une nouvelle fois de faire partie de l’aventure. Il avait refusé lors du premier film puis il l’a vu et a beaucoup regretté. Il a décidé de faire partie du second, ç’a été un plaisir, il a vraiment été adorable. Il est un peu la cerise sur le gâteau.

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