Gen V – Saison 1 : My Hero Academia

Puisque la mode actuelle, aussi bien au cinéma que dans les séries, consiste à tout franchiser, il n’est guère étonnant de voir Amazon Prime Vidéo capitaliser sur The Boys, sa série phare pour la décliner à toutes les sauces. Et si Diabolical n’était là que pour nous faire patienter l’arrivée d’une saison 3 tournant en boucle, Gen V affiche une réelle ambition de spin-off, s’inscrivant totalement dans l’univers de la série jusqu’à y faire intervenir directement plusieurs de ses personnages, servant ainsi à étoffer son propos.

Nous étions au début un brin réticents à l’idée de lancer cette nouvelle série tant The Boys, bien que totalement divertissante, est finalement bien basse du front, souvent faussement impertinente, jouant la carte du gore et de l’excès pour compenser un scénario répétitif et un trop-plein de personnages pas toujours intéressants. Bonne nouvelle, Gen V a une immense qualité : celle de soigner l’écriture de ses personnages. En effet, bien que débutant par l’arrivée de la nouvelle venue Marie Moreau à l’univers de Godolkin pour les supers-héros, la série va très vite se concentrer autour d’un petit groupe de personnages dont aucun ne sera sacrifié, chacun d’entre eux se montrant profondément attachant par ses dilemmes moraux, ses contradictions et le dur choc de la réalité face à ses ambitions personnelles. Le groupe sera hétérogène et souvent en conflit avec de bonnes raisons de l’être tant l’écriture prend le temps de se poser pour nous raconter leurs difficultés et leurs blessures.

Et si la série conserve l’essence impertinente de son aînée avec toujours quelques images chocs (notamment un pénis en érection qui explose), elle a le mérite de lui proposer un versant salutaire. Dans The Boys, ce sont les humains qui sont au centre du récit, décidés à abattre des super-héros majoritairement psychopathes. Ici, nous suivons de jeunes super-héros n’ayant pas demandé à l’être et qui doivent lutter avec des pouvoirs et des traumatismes difficiles à assumer (Marie a tué ses parents accidentellement quand elle a découvert les siens) tout en affrontant le corporatisme de Vought déjà présent dès l’université et la haine de certains humains envers eux alors qu’eux-mêmes sont innocents des crimes de certains de leurs semblables. Deux faces d’une même pièce, voilà ce que The Boys et Gen V nous montrent, dénonçant une fois de plus la bêtise de la haine et de ses victimes.

Gen V a cependant l’intelligence de d’abord miser sur ses personnages (accentuant son côté teen drama) avant ses morceaux de bravoure, permettant ainsi une réelle construction narrative avec des enjeux rapidement identifiables et une dynamique de groupe passionnante, car sans cesse renouvelée par les nombreux rebondissements du récit. On se retrouve donc étonnamment surpris face aux huit épisodes composant la saison et l’on se prend à en redemander en espérant que les moyens soient plus considérables sur la prochaine saison, Gen V n’ayant clairement pas le même budget que son aînée quand bien même elle affiche une ambition similaire bien que plus intimiste. Une bonne surprise et ce d’autant plus que le casting de jeunes acteurs est solide avec un vrai coup de cœur pour certaines interprétations (Jaz Sinclair, Lizze Broadway, Maddie Phillips), chose assez rare pour être soulignée. Pas de quoi crier au chef-d’œuvre mais force est de reconnaître que l’attachement, indéniable dès le début de la saison, n’a fait que croître au fil des épisodes (contrairement à la saison 2 de Loki, suivie en parallèle, confirmant la déliquescence d’un Marvel en roue libre sur le Multivers). Vivement la suite donc !

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*