
Plus que quelques jours avant la nuit de Halloween. Vous tenez le coup ? Shadowz n’a pas ménagé ses efforts cette semaine. Après une multitude de films avalés, le choix de cette semaine s’est montré quelque peu difficile. Entre certains films que nous avons appréciés, mais sur lesquels nous n’avions pas grand chose à dire et d’autres que nous avons foncièrement détestés, le choix ne fut pas des plus faciles. The Jane Doe Identity traînait depuis des années sur notre fameuse liste des « films à voir » mais nous avons toujours repoussé les occasions de le visionner. Pourtant doté d’une réputation solide, nous ne saurions expliquer pourquoi nous avons mis tant de temps à lui accorder une chance. Après diverses pérégrinations sur la plateforme, nous nous sommes dis qu’il devait y avoir un signe, c’était le bon moment.
Tommy et son fils, croque-morts d’une petite ville, reçoivent le corps d’une belle jeune femme non identifiée. La victime ne présente aucune trace suspecte et la cause de la mort est indéterminées. Tommy et Austin découvrent des indices de plus en plus étranges au fil de l’autopsie.

Avez-vous déjà entendu parlé de la Black List à Hollywood ? Contrairement à sa connotation négative, il s’agit en réalité d’une liste qui recense des scénarios grandement appréciés, mais qui n’ont pas encore trouvés de producteur pour financer le projet. The Jane Doe Identity figurait sur la Black List. Ce n’est pas toujours gage d’une qualité évidente, il faut aussi que le metteur en scène soit inspiré par l’histoire, et surtout le choix de ces scénarios résultent d’un avis subjectif en l’état. Comme vous le savez, les goûts et les couleurs… La réalisation est confiée au norvégien André Ovredal (Troll Hunter) et son film sera un véritable carton en festival. Prix Spécial du Jury à Sitges en 2016, Prix du Jury Jeune à Gérardmer ou encore Prix du Meilleur Film au Austin Fantastic Fest…son succès est indiscutable. Bien mal nous en a pris d’attendre si longtemps pour en découdre avec lui. The Jane Doe Identity est un vrai bon film d’épouvante, non pas parce qu’il effraie plus que de raison, mais parce qu’il manie ses codes fantastiques avec parcimonie et efficacité. Installé en huis-clos, nous suivons passionnément la dissection du cadavre de la jeune fille, curieux de connaître les futurs indices qui y sont cachés. Les performances de Brian Cox et Emile Hirsch y sont pour beaucoup dans l’appréciation du film. Les deux acteurs font état d’une solide complicité. On y croit durement à leur relation père/fils et cela participe fortement à nous impliquer au cœur de l’intrigue.

Autre point positif de The Jane Doe Identity : sa durée ! Pas de fioritures, l’intrigue va directement à l’essentiel. Moins de 90 minutes au compteur et pourtant, le film sait distiller sa tension avec une grande maîtrise. Chaque nouvel élément amène son lot de questions auxquelles le film va prendre le temps de répondre. Tout a été minutieusement pensé. Quand bien même un spectateur avisé sur les croyances païennes devinera aisément vers quoi le film cherche à se tourner, The Jane Doe Identity est l’exemple parfait du scénario diablement bien écrit et qui reste en permanence plausible sur les théories qu’il avance. L’incursion des éléments horrifiques viennent appuyer les preuves tangibles relevés par les personnages. De fait, le fantastique sert adroitement le récit afin de matérialiser concrètement l’effroi dans lequel se retrouvent les deux héros. Le film est une juxtaposition habile qui navigue admirablement entre le thriller, le whodunit et le film d’épouvante. Loin de révolutionner le genre, The Jane Doe Identity transpire simplement l’amour du travail bien fait. Cela se ressent jusque dans la mise en scène qui se fait la plus discrète possible. Il n’y a pas d’effets tapageurs, pas de procédés filmiques compliqués. Tout est simple, efficace et géré d’une main de maître. André Ovredal se pose comme un conteur. Il analyse tous les éléments qui constituent les lieux qu’il emploie par des plans larges parfaitement éclairés. Il laisse le temps aux spectateurs de scruter les détails de sorte à nous faire comprendre d’où peuvent surgir les différents dangers. La composition de certains plans sont d’une beauté visuelle incroyable. Il apporte plusieurs tableaux macabres qui impriment la rétine par tant de beauté en dépit de l’aspect morbide qui règne dans le film. Il contemple la mort avec une fascination purifiante, c’est un régal à décortiquer.

Ne faites pas la même erreur que nous et ruez-vous sans plus tarder sur The Jane Doe Identity. Probablement l’un des meilleurs films fantastiques sortis en 2017, il provoque une fascination immédiate chez le spectateur qui se prend à la fois d’affection pour le duo père/fils que pour la victime au fil des découvertes émises à son encontre. De plus, sa solide réalisation et son rythme effréné en font instantanément un incontournable de toute bonne soirée de Halloween qui se respecte.
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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.
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