
Deux faits notables se sont déroulés la semaine dernière dans l’actualité cinéma. Le premier concerne (une fois de plus) Oppenheimer dont le succès au box-office est décidément étonnant. En effet, le film de Christopher Nolan devient le biopic ayant rapporté le plus d’argent au box-office mondial avec plus de 912 millions de dollars cumulés, détrônant au passage Bohemian Rhapsody. Si le milliard semble un peu loin à ce terme de l’exploitation mais pas impossible selon certains spécialistes, il n’empêche que le succès est considérable et franchement étonnant : qu’un biopic de trois heures classé R sur Robert Oppenheimer intéresse plus de monde que celui sur Freddie Mercury est un petit accomplissement en soi même s’il n’y a pas de miracle là-dedans.
Bohemian Rhapsody est en effet loin d’être un bon film, produit parfaitement calibré pour plaire à son public (et aux membres de Queen encore vivants) tandis que Oppenheimer partait avec le meilleur cinéaste possible à ses commandes pour rameuter du public, Nolan restant l’un des rares réalisateurs américains actuels à pouvoir réaliser un film aussi original et à attirer autant de monde, bien aidé par un casting à tomber par terre (la popularité de Cillian Murphy, plus haute que jamais depuis Peaky Blinders a également joué en sa faveur) et par son face-à-face avec Barbie le jour de sa sortie au point que ça en devienne le phénomène de l’été. Toutes les planètes ont donc été parfaitement alignées pour faire du film un succès en dépit de son sujet exigeant et il ne nous reste plus qu’à espérer qu’Hollywood comprenne que l’on peut faire du cinéma exigeant et original tout en faisant de l’argent plutôt que de se reposer inlassablement sur les mêmes franchises fatiguées…
Autre fait marquant, la sélection du film La Passion de Dodin Bouffant (The Pot-Au-Feu à l’international, on adore) pour représenter la France aux Oscars quand Anatomie d’une chute, succès critique et public, partait pourtant favori. Beaucoup voient dans cette décision une façon de punir Justine Triet de son discours cannois fustigeant le gouvernement français lors de la remise de la Palme d’Or et il est vrai qu’on a du mal à comprendre pourquoi Anatomie d’une chute est privé d’un tel honneur alors qu’il est un des meilleurs films de l’année, toutes nationalités confondues. Reste que la France a peut-être préféré miser sur un film un plus facilement identifiable comme ‘’français’’ (forcément puisque ça parle de gastronomie) en mettant en avant également Juliette Binoche (lauréate d’un Oscar du Meilleur Second Rôle Féminin pour Le patient anglais) et un cinéaste déjà nommé précédemment pour L’odeur de la papaye verte. Il y a cependant encore du chemin à parcourir avant d’arriver à faire partie des cinq films retenus, affaire à suivre !
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