
Fiche technique :
- Réalisateur : Edmund Elias Merhige
- Casting : Brian Salzberg, Donna Dempsey, Stephen Charles Barry
- Genre : cinéma expérimental, cinéma underground, torture-porn
- Compositeur : Evan Albam
- Date de sortie : 1991
- Durée : 72 minutes
- Pays : États-Unis
Synopsis :
Le film se raconte moins qu’il ne se vit, qu’il ne s’éprouve ; voulu par son auteur-réalisateur comme un poème païen extrême montrant une succession de rituels graphiquement très explicites Begotten suit une figure sacrificielle occupée à exécuter l’éviction de ses propres viscères à l’orée du métrage… S’ensuivra une série de violations humaines et terrestres menées par une étrange procession dans des paysages désolés formés de terre, de sang et de matières organiques, au diapason d’une bande sonore particulièrement perturbante au coeur de laquelle les battements d’un coeur invisible, le chant strident d’une armée de grillons et des râles gutturaux iront de concert avec le délirant pandémonium visuel qu’il représente.
Notre avis :
Rien ne vous prépare au vacarme cinématographique que constitue Begotten… Expérience visuelle et auditive redoutable et irrécupérable le film de E. Elias Merhige se livre telle une immense plaie béante et purulente, grouillant de matières informes et de figures inarticulées en crise de foi épileptique totale et foudroyante, qui vous laissera (si tant est que votre coeur et votre esprit puissent vous le permettre, ndr) littéralement exsangues au sortir de sa projection. Préfiguration plastique du formidable Tetsuo de Shinya Tsukamoto et digne héritier des étrangetés malaisantes du Eraserhead de David Lynch Begotten est une inédite forme de torture cinématographique, poussant notre endurance et notre aptitude à voir et à éprouver la violence dans leurs derniers retranchements. Un objet XP choc et proprement dérangeant, dont la seule et unique lacune réside probablement dans sa durée, sans doute un tantinet trop longue…
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