Shazam – La Rage Des Dieux : C’est quoi son nom déjà ?!

Le DC Cinematic Universe… en voilà un sacré bordel qui n’en finit plus ! Bien des choses peuvent être reprochées à Marvel, mais la cohérence et la linéarité entre les films demeurent à peu près intactes, là où chez DC seul Zack Snyder a réellement tenté de raccorder les wagons. Et pourtant, nous continuons toujours à y croire, parce que dans le flot incessant de films insipides estampillés DC (Birds of Prey ou Black Adam, pour ne citer qu’eux), il subsiste quelques projets pharamineux qu’on ne peut pas ne pas aduler (Wonder Woman, Man of Steel, Snyder’s Cut Justice League) ni reconnaître qu’ils ne tentent pas une approche singulière de l’univers des superhéros. Et puis, il y a les films qui divisent, que nous appelleront les éléments perturbateurs. Ces films dont nous savons inextricablement qu’ils sont bourrés de défauts, mais devant lesquels nous ne boudons pas notre moment pour autant. Shazam, premier du nom, boxait clairement dans cette catégorie. Conspué par un grand nombre de fans, le film avait l’honnêteté d’assumer son sujet (à savoir un superhéros campé par un pré-adolescent immature) en nous offrant un spectacle somme toute honorifique. Ainsi, nous nous sommes lancés dans la lecture de cette suite fort des souvenirs plutôt plaisants que nous avait laissé le premier opus et en faisant fi de tous les avis négatifs qui ont pullulé autour de la sortie de celui-ci.

Deux ans après avoir reçu les pouvoir de Shazam et les avoir partagés avec ses frères et sœurs, le jeune Billy Batson continue bon gré mal gré sa carrière de superhéros, tout en s’efforçant de gérer les changements qui surviennent au sein de sa famille, dont les membres commencent à avoir des intérêts divergents en grandissant. Mais sa récente ascension provoque des effets inattendus. En effet, pour empêcher Silvana d’acquérir ses pouvoirs deux ans auparavant, Billy a accidentellement brisé la barrière entre son monde et le monde des dieux. En conséquence, une nouvelle menace apparaît lorsque les trois filles d’Atlas veulent récupérer leurs pouvoirs et détruire le monde des hommes. Shazam et sa famille vont devoir unir leur force afin de trouver la solution pour vaincre les trois déesses, devenir de véritables héros et sauver le monde.

Jouons carte sur table immédiatement : avons-nous vu le même film ? Nous nous adressons évidemment aux détracteurs de Shazam : la Rage des Dieux. Qu’espériez-vous de cette suite après ce que le premier opus proposait ? Toujours confiée à David F. Sandberg, cette suite ne démérite pas face à son grand frère. Elle s’inscrit dans l’étroite lignée de son modèle et poursuit les enjeux qui ont été mis en place dans le film précédent. Nous n’irons pas jusqu’à clamer qu’il s’agit d’un film haut en couleur à classer dans le haut du panier des projets du DC Universe, mais le film ne mérite pas tant de haine. Il est un divertissement honnête, qui a parfaitement conscience des enjeux qu’il exploite et qui ne trompe pas sur la marchandise. Du point de vue de la mise en scène, Sandberg essaie de rendre ses séquences les plus lisibles possibles et parvient à ne pas sombrer dans une mélasse de SFX sans âme (exception faite des monstres qui envahissent le monde des humains en fin de film qui auraient mérité d’être mieux soignés en termes d’imagerie). Il y a clairement plus d’âme, de vie et d’envie de réalisation dans Shazam 2 qu’il n’y en aura jamais dans un film comme Black Adam. Il y a une vraie ambition de rendre ludique le monde qui entoure cette famille, comme cette fameuse cave que l’un des frères essaie de cartographier. N’oublions pas que nous avons affaire à des pré-adolescents, de fait leurs réactions sont en parfaite adéquation avec ce que le film propose, ni plus, ni moins.

De plus, il est vraiment agréable de nous retrouver face à un casting qui fait l’effort de s’investir un minimum au sein du projet. Plus que de l’investissement, on y ressent un vrai plaisir d’être là, et particulièrement du côté des méchantes. Helen Mirren et Lucy Liu offrent des prestations tout à fait honorables et parviennent à convaincre qu’elles ne sont pas uniquement venues cachetonner. Le film fait la part belle au frère de Billy, Freddy, qui prend une place considérable dans cette suite. Déjà étonnant dans le premier film, on ne peut que saluer la prestation du jeune Jack Dylan Grazer qui endosse le poids de beaucoup d’enjeux sur ses épaules. Il fait preuve d’une étonnante palette de jeu et constitue clairement la révélation du film. Bien évidemment, Shazam 2 souffre tout de même d’un grand nombre de facilités déconcertantes qui pourrait expliquer les raisons du rejet chez certaines personnes. En effet, son scénario, en dépit du fait qu’il soit cohérent avec ce que le premier film avançait, ne cherche pas à creuser des thématiques plus profondes. Cela étant, on y verra poindre un soupçon de mieux dans son épilogue pendant lequel on ressent le poids de la tragédie. L’image du superhéros invincible en prend un petit coup et le film vient questionner la faillibilité de l’adolescent derrière le costume. Une approche que l’on sent sincère et qui aurait mérité d’être plus creusée tant le moment se révèle riche en émotion et surprenant comme conclusion d’un film au ton relativement léger. Malheureusement, ceci ne durera que le temps de quelques séquences, certes, bien amenées, mais qui n’iront pas au bout des choses tant l’esprit mercantile reprendra rapidement le dessus afin d’ouvrir le champ à une possible suite. Dommage, on tenait pourtant une jolie idée pour marquer définitivement les esprits.

Shazam 2 est à l’image du premier film : décomplexé, amusant et qui offre quelques séquences qui font relativement mouche. Sans pour autant révolutionner le genre, il est de ces films de l’écurie DC que l’on prendra plaisir à revoir le temps de certains après-midis dominicaux, et c’est déjà pas mal au regard de certains naufrages que la Warner nous a pondu jusqu’alors. Le film ose certains sujets, avec plus ou moins de réussite et essaie de nous offrir des idées de mise en scène pensées pour garder notre attention de la meilleure des manières. Shazam : la Rage des Dieux est très loin d’être l’énorme flaque de boue décrite par beaucoup, qu’on se le dise une bonne fois pour toutes.

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