
En 2018, En eaux troubles venait égayer notre été en confrontant Jason Statham et un Mégalodon. Prenant le soin d’éviter de verser la moindre goutte de sang ou si peu (un comble dans un film de requin), assumant complètement l’opportunisme de sa coproduction avec la Chine et la stupidité de son scénario, le film était un divertissant fort plaisant ayant le mérite de ne pas trop se prendre au sérieux. Évidemment, le succès aidant, voilà Statham de retour, cette fois pour affronter trois mégalodons, des bandits et une pieuvre géante en guest-star !

Vous l’aurez compris, cette suite ne s’embarrasse d’aucune subtilité et va droit au but. Réalisé par Ben Wheatley (dont la carrière prometteuse dans le cinéma de genre semble désormais bien loin), le film poursuit sur la lancée du premier opus dans une optique plus spectaculaire, s’adjoignant les services de Wu Jing en co-vedette, l’acteur étant la star du gros carton qu’est The Wandering Earth, une façon pour Warner de s’assurer un nouveau succès auprès du marché chinois.
En eaux très troubles, avec ses méchants capitalistes caricaturaux, son héros capable d’affronter des requins géants avec des harpons explosifs improvisés ou une pale d’hélicoptère et sa quasi-absence de sang n’a absolument rien de crédible et pourrait même être cruellement mauvais si on le regardait au premier degré. C’est un visionnage au second degré qui sauve l’ensemble puisque c’est là qu’il devient véritablement amusant, avec ses punchlines, ses incohérences et ses grands moments improbables pompés çà et là dans d’autres films du genre (notamment Peur Bleue que l’on devrait réévaluer.)

Qu’importe dès lors que Ben Wheatley soit clairement venu payer ses factures, que la mise en scène gère mal la lisibilité de certaines séquences, réagence n’importe comment l’espace des lieux qu’elle investit et soit aléatoire sur la proportions des requins. Ce qui compte c’est uniquement le plaisir régressif que l’on est venu éprouver et qui atteint véritablement des sommets dans un dernier acte complètement débile et donc parfaitement réjouissant où Statham résout le problème en trois coups de jet-ski et de harpons alors qu’un massacre tout propre et ne laissant pas de traces a lieu sur la plage. De quoi laisser songeur sur ce qu’une version classée R aurait pu nous réserver mais cela ne suffit pas à gâcher le plaisir estival, à condition d’accepter la stupidité du projet et de laisser Jason Statham castagner des requins préhistoriques. Et nous ne sommes pas du genre à refuser un tel spectacle !
Soyez le premier à commenter