
Après la bataille des supers fils sorti cet hiver 2022 en vidéo, DC Animation revient en ce début d’été 2023 avec une nouvelle adaptation d’un Elseworld de l’univers de Batman : La Malédiction qui s’abattit sur Gotham. Écrit par Mike Mignola et Richard Pace, ce one shot est paru en 2015. Alors que Gotham by Gaslight essayait de confronter Batman à Jack L’éventreur, ce nouvel Elseworld plonge le héros super dans un univers lovecraftien. Dans ce comics, le postulat est franc : Et si H.P Lovecraft avait créé/écrit Batman ?
Le film d’animation reprend le postulat du comics de Mignola/Pace. Bruce Wayne débarque en Antarctique pour enquêter sur l’expédition Cobblepot échouée. Après des années d’expédition autour du monde il a pris sous son aile de jeunes orphelins – Grayson et Tawde – adoptés au gré de ses escales. Les Montagnes Hallucinées sont la référence majeure de cette histoire qui va naviguer au gré des nouvelles célèbres de l’écrivain originaire de Providence. Les fans hardcores de Lovecraft prendront un malin plaisir à relier les références, quand nous simple cinéphile adepte de fantastique notamment celui des années 1980, nous nous amusons à relever les liens avec le fameux The Thing de John Carpenter ou le cinéma de Stuart Gordon qui a pas mal pioché dans les nouvelles de Lovecraft en compagnie de Brian Yuzna pour From Beyond, Reanimator ou Dagon. On notera une apparition du Dr Herbert West dans cette Malédiction qui s’abattit sur Gotham, film d’animation sombre et violent à ne surtout pas mettre devant les jeunes enfants ou autres âmes sensibles.

Avec cette adaptation du Elseworld, on note la complémentarité entre Lovecraft et l’univers créé par Bob Kane & Bill Finger. Dans la lignée de Gotham by Gaslight, cette histoire nous plonge dans un univers steampunk où toute la mythologie autour du Dark Knight est reprise pour l’insérer au cœur des œuvres de Lovecraft. La réinterprétation des différents Robin est judicieuse quand chaque antagoniste iconique de l’homme chauve-souris trouve idéalement sa place. La plus marquante reste celle d’Harvey Dent devenu maire de Gotham et empoisonné par Poison Ivy. Il subit une transformation digne du travail réalisé par Rob Bottin sur The Thing de John Carpenter. Ainsi chaque personnage culte de l’univers trouve un rôle identifiable – dont Killer Croc ou Freeze – dans ce film anecdotique. Il manquera bizarrement le Joker quand le grand méchant invoquant le Cthulu n’est autre que Ras’Al Ghul ressuscité par sa fille Talia. L’intrigue tourne autour du sort de Gotham, personnage à part entière, ville maudite créée pour bâtir la fortune d’un groupe d’hommes ayant fait appel aux forces démoniaques et autres invocations pour arriver à leurs fins. Une malédiction s’abattit donc sur eux et leurs progénitures, donc Bruce Wayne de nouveau traumatisé par la mort de ses parents et dont le sort est d’une sacrée audace le reliant à un autre personnage iconique de l’univers.

Batman – La Malédiction qui s’abattit sur Gotham répond à cette drôle de question : Et si H.P Lovecraft avait écrit Batman ! Personne ne s’était jamais posé la question jusqu’à Mike Mignola et Richard Pace pour l’écriture de leur Elseworld ici adapté par Sam Liu et Christopher Berkeley. Revenant à un style d’animation classique dans la lignée du style de Gotham by Gaslight, ce nouveau long-métrage d’animation est une adaptation sombre et violente avec son lot de monstres hideux et de démons belliqueux. Tout l’univers du Dark Knight est réinterprété sous l’égide de Lovecraft, principale curiosité d’un métrage classique, mais gore. Le film s’adresse bien évidemment aux fans nombreux répondant présents à chaque proposition animée gardant un rythme régulier et une certaine logique forte loin du DC Universe en pleine déroute au cinéma.
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