
Ami(e)s de la poésie, bonjour. Connaissez-vous l’adage préféré de notre collègue Alexandre qui consiste à dire que c’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe ? Il n’aura jamais été aussi vrai que pour notre séance Shadowz de la semaine. Pour les aficionados de cette rubrique, vous devez commencer à connaître ce que nous aimons découvrir sur la plateforme. Nous sommes en recherche perpétuelle de transmission, d’héritage. Le film de genre nous accompagne depuis que nous sommes bambins et force est de constater que les temps modernes sont clairement dans cette passation de connaissance. Il y a toute une nouvelle vague de cinéastes qui entend se faire un nom parmi les plus grands. Ce n’est pas le tout de citer à foison des pionniers comme Stanley Kubrick ou encore John Carpenter, encore faut-il en comprendre la sémantique qui a fait que leurs films ont été révolutionnaires. Notre film du jour boxe littéralement dans cette douce catégorie. Avis aux amateurs de home-invasion, Don’t Hang Up débarque sur Shadowz et ne compte pas faire de concessions.

Dans la banlieue de Los Angeles, Sam Fuller et Brady Manion sont deux adolescents qui, pour passer le temps, s’amusent à faire des canulars téléphoniques. Lors d’une soirée d’ivresse, leurs canulars deviennent un cauchemar quand un mystérieux étranger retourne leur propre jeu contre eux avec des conséquences mortelles.
Premier long métrage du duo Damien Macé et Alexis Wajsbrot, Don’t Hang Up a tout du film qui comprend l’ensemble de ses problématiques. Tout d’abord, son rythme est limpide, clair et concis. Moins de 90 minutes au compteur (générique compris), il renoue avec la durée moyenne des films de genre des années 1980 : pas besoin de faire de fioritures, on offre exactement au spectateur ce qu’il est venu chercher. C’est une qualité devenue si rare maintenant de remarquer qu’un film a été dépiauté de tout élément superflu pour ne se focaliser que sur l’essentiel qu’il nous semblait opportun d’ouvrir notre micro-chronique par ce joli atout. Don’t Hang Up n’est certainement pas un film de petit malin qui nous assène à grand coups de forceps son intelligence rythmique. Bien au contraire, le film se montre même trop propre. Il nage clairement dans la catégorie du premier film qui ne veut pas faire de zèle. Ainsi, il ne surprendra guère le spectateur biberonné aux films qu’il cite. Bien au contraire, tous les retournements de situations seront décelables bien en amont. Seulement, le film a le mérite de ne pas prêcher pour sa paroisse, mais plutôt de nous faire un étendu des références de ces deux réalisateurs. Don’t Hang Up saura sustenter le spectateur avisé, et s’il peut donner envie aux plus jeunes d’aller s’en retourner vers des œuvres comme Black Christmas ou encore Terreur Sur La Ligne (films séminaux à ce dernier, indéniablement) c’est qu’il aura pleinement rempli son job.

Difficile de nous épancher plus en détails sur Don’t Hang Up. S’il possède une aura très sympathique et saura ravir les amateurs de home-invasion, il ne révolutionne en rien le genre et n’apporte absolument rien de neuf, de fait nous ne voyons pas l’intérêt de vous faire une chronique d’autres films que vous connaitriez déjà. Gageons tout de même que derrière la caméra, il y a deux réalisateurs qui ne demandent qu’à laisser exprimer leur créativité. Ils prouvent, avec Don’t Hang Up, qu’ils maîtrisent les codes du genre qu’ils aiment, ne leur reste plus que le plus difficile désormais : savoir s’émanciper de ces mêmes codes afin de trouver leur propre voie. Quoi qu’il en soit, Shadowz fait, une fois de plus, la part belle à de jeunes réalisateurs et a encore déniché un film qui nous aura replongé en enfance d’une belle manière. Don’t Hang Up nous a ramené, le moment de sa projection, au temps où nous regardions en boucle notre VHS de Halloween, fascinés par autant de sobriété tant visuelle que dans la mise en scène mais doté d’un impact si puissant qu’on avait l’impression de le redécouvrir à chaque fois. Et rien que pour ce moment délicieusement Proustien, nous ne pouvons que vous recommander Don’t Hang Up, en espérant qu’il vous procure le même effet qu’à nous.
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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.
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