Fiche technique :
- Réalisateur : Lars Von Trier
- Casting : Jean-Marc Barr, Barbara Sukowa, Udo Kier, Ernst-Hugo Järegård, Eddie Constantine, Max Von Sydow…
- Genre : Film historique, drame
- Compositeur : Joachim Holbek (chanson du générique de fin interprétée par Nina Hagen)
- Date de sortie : 16 août 1991 (Danemark)
- Durée : 113 minutes
- Pays : Danemark
Synopsis :
L’action se situe aux lendemains de la Seconde Guerre Mondiale. Leopold Kessler, un jeune américain d’origine allemande, débarque à Francfort afin de retrouver son oncle susceptible de l’embaucher en tant que contrôleur de wagons-lits pour la société ferroviaire Zentropa. Dans une atmosphère moribonde et peu engageante pour l’avenir de l’Allemagne Leopold aura bien du mal à trouver sa place, sans cesse observé par les membres de la compagnie mettant un point d’honneur à le soumettre à un examen d’aptitude professionnelle et hanté par la voix d’un mystérieux hypnotiseur cherchant littéralement à programmer sa piètre destinée. Au milieu de tout ce champ de ruines existentiel une femme, la belle et classieuse Katharina Hartmann…
Notre avis :
Après l’esthétiquement somptueux The Element of Crime et le très impoli Epidemic Lars Von Trier boucle sa trilogie Europe en la matière ampoulée mais prodigieuse de cet angoissant et faramineux Europa. Particulièrement travaillé sur le plan formel (voix-off, surimpressions en tout genre, mélange de Couleurs et de Noir et Blanc, valeurs de plan largement diversifiées, et cetera…) et moralement passionnant sur le fond Europa est un festival de style visuel et sonore doublé d’une réflexion troublante sur le rattachement à une cause, quelque soit sa légitimité ou même sa simple pertinence ; en présentant un protagoniste affichant une neutralité morale accouplée à un affairement digne d’un héros de Franz Kafka Lars Von Trier démontre – si tant est qu’il existe – que Dieu n’a jamais aussi bien vomi la tiédeur de l’espèce humaine qu’en la forme de ce ténébreux narrateur interprété par Max Von Sydow dictant les moindres agissements du tristement ordinaire Leopold Kessler. Une oeuvre aussi belle que forcément angoissante.
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