Extrême limite : Los Angeles Taxi Driver

Entre grands classiques du cinéma parfaitement réédités et petites perles méconnues à découvrir, Carlotta Films n’a jamais caché non plus son goût pour le cinéma de genre et d’exploitation, exploitant notamment à travers sa Midnight Collection quelques titres fort savoureux (allant de Basket Case à Maniac Cop en passant par la trilogie Angel). Le dernier en date, disponible depuis le 21 mars dernier, est Extrême Limite, réalisé en 1983 par Norbert Meisel.

Il s’agit là d’un vigilante movie puisqu’on y suit Jason Walk, chauffeur de taxi embarqué malgré lui dans la quête de vengeance de Christine Holloway. Celle-ci a en effet assumé une course dans le taxi de Jason afin d’aller flinguer le commanditaire du meurtre de son mari et de son fils avant de se mettre à la recherche des exécutants du contrat qui ne manquent pas de se défendre. Jason recueille alors Christine et décide de l’aider, se mettant ainsi en danger…

Pour quiconque connaît un minimum le genre, Extrême Limite (titre français bien moins subtil que le Walking the edge original) n’offrira aucune surprise mais propose cependant une habile variation puisque le personnage principal du film n’est pas celui animé par la vengeance. Ancien joueur de base-ball, chauffeur de taxi vivotant entre plusieurs activités, Jason mène une vie relativement passive avant de croiser la route de Christine et semble embrasser sa quête pour diverses raisons : par noblesse d’âme à la rigueur et peut-être aussi comme une façon de prendre une certaine revanche sur la vie qui ne l’a pas forcément gâté (il n’a jamais été un grand joueur). En agissant pour Christine par procuration, il devient le héros de sa propre histoire, quand bien même celle-ci baigne dans la violence.

Cette façon originale d’entrer dans le récit permet de brosser un portrait complexe, Jason n’étant pas un archétype habituel du genre. Robert Forster le joue d’ailleurs comme un type ordinaire simplement propulsé dans une situation extraordinaire et apporte son lot de nuances dans son interprétation (comme il le faisant également dans L’incroyable alligator, dans un autre genre tout aussi marqué), rappelant combien l’acteur aura passé une bonne partie de sa carrière à être tristement sous-exploité (en dehors de quelques rôles, notamment le superbe Jackie Brown, Tarantino qui reste encore sous-estimé à ce jour). Face à Forster, Nancy Kwan (épouse de Norbert Meisel à la ville) apporte son charisme à un rôle fort quand Joe Spinell, gueule incontournable du cinéma de genre des années 70 et 80, n’offre aucune subtilité en criminel violent mais le plaisir de le voir à l’écran n’en demeure pas moins intact. Ainsi, si Extrême limite n’est pas non plus renversant, il est néanmoins écrit, réalisé et interprété avec un soin indéniable, permettant de le hisser au rang des curieuses découvertes que Carlotta nous offre régulièrement et qui valent le détour.

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