
Fiche technique :
- Réalisateur : Lars Von Trier
- Casting : Charlotte Gainsbourg, Willem Dafoe
- Genre : drame psychologique, poème horrifique
- Compositeur : Georg Friedrich Haendel ( thème de Lascia ch’io pianga)
- Date de sortie : 20 mai 2009 (Danemark)
- Durée : 108 minutes
- Pays : Danemark, Allemagne, France, Pologne…
Synopsis :
Le film s’ouvre sur un prologue, tout de Noir & Blanc vêtu, accompagné de l’envolée lyrique du Lascia ch’io pianga de Haendel. Dans la salle de bain d’un appartement un homme et sa femme se livrent à des ébats érotiques sublimés par un very slow motion semblant défier les lois de la gravité ; brosse à dents, robinet, contacts dermiques, vision frontale d’un coït striée par un rideau aqueux : la scène, filmée et montée comme en apesanteur, ne semble en rien présager les pires augures à venir. Et pourtant, alors que la femme et son époux s’abandonnent à leur béate petite mort respective, leur petit garçon escalade quant à lui le bureau de sa chambre afin d’atteindre la fenêtre entrouverte sur une rue en proie à une neige dense et fatale, probable linceul humide du chérubin juché par-delà le précipice…
Notre avis :
À partir de la question de la perte de l’être aimé Lars Von Trier livre avec Antichrist un morceau de cinéma hardcore et sans compromis, offrant à ses deux et uniques interprètes deux rôles à leur mesure d’authentiques comédiens. Dans ce drame intimiste tenant lieu dans une forêt éloignée de toute civilisation, comme « en dehors de l’humanité » et malicieusement rebaptisée « Eden » par son auteur-réalisateur Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe semblent moins converser que littéralement chuchoter dans les ténèbres d’une relation conjugale des plus dévastatrices, la première adoptant la posture de la patiente et le second empruntant celle du thérapeute tout en ambiguïté psychologique. Avec ses quelques scènes de violence visuelle extrême et sa symbolique invertissant tout un imaginaire biblique et antédiluvien Antichrist est un film témoignant d’un cinéaste bien décidé à aller au bout de son angoisse et de celle de ses personnages, contre bons vents et morales préconçues… et c’est génial.
Soyez le premier à commenter