The Caller : « Allo ? » « Ecoute, la mort est près de toi… »

Sous quelles conditions un remake supplante et efface-t-il le film original ? Vaste question qui alimente régulièrement les discussions entre cinéphiles. Il n’y a, généralement, jamais véritablement de pro ou d’anti-remake. Tout dépend souvent du contexte de l’époque où sort le film, mais surtout sur ce que le remake apporte de neuf et/ou de supplémentaire à l’original. Des remakes qui éclipsent totalement l’œuvre originale, il y en a eu (The Thing de John Carpenter, Scarface de Brian De Palma, The Blob de Chuck Russell, La Mouche de David Cronenberg…) et il y en aura encore. Seulement, tous les remakes susmentionnés possèdent cette aura significative, cette puissance qui confère une plus-value inéluctable rendant la copie nettement supérieure à son modèle. Pour la séance Shadowz du jour, nous allons prendre le problème en sens inverse. Beaucoup d’aficionados du cinéma sud-coréen ont adulé le film de Lee Chung-Hyeon, The Call, sorti en 2020 et qui était un thriller nettement efficace qui ne manquait certainement pas de qualités. Seulement, les spectateurs ayant adoré le film à sa sortie semblaient n’avoir jamais entendu parlé de The Caller, le second long métrage réalisé par Matthew Parkhill, duquel s’était inspiré The Call. Une injustice que Shadowz répare cette semaine en nous offrant l’opportunité de comparer les deux œuvres. Et, soyons clairs, l’original écrase largement son remake.

En phase de divorce, Mary déménage dans un nouvel appartement. Traumatisée par son futur ex-mari, un homme caractériel et violent, elle essaie tant bien que mal de tourner la page. Un soir, elle reçoit un coup de téléphone d’une inconnue. Au bout du fil, Rose, une sympathique vieille dame avec laquelle elle développe une relation téléphonique amicale.

Nous défendons régulièrement le fait d’initier nos enfants aux films d’horreur. Trouver la bonne porte d’entée n’est pas chose facile tant c’est un style qui renferme une multitude de sous-genres. Bien évidemment, les ardents défenseurs de Shining seront toujours là pour nous rappeler combien le film de Kubrick est une des meilleures options qui soit. Loin de nous l’idée de cracher sur ce chef d’œuvre, mais nous ne sommes pas convaincus qu’il soit abordable pour des pré-adolescents d’une dizaine d’années vu tous les sous-textes qui parsèment cette masterpiece. A ce titre, The Caller serait une solide proposition à défendre. Sous couvert d’une mise en scène simple et d’un casting soigné, le film de Matthew Parkhill réserve une leçon d’écriture solide et efficace. Pour peu que vos bambins aient adoré la trilogie Retour Vers Le Futur, The Caller est le prolongement idéal. Le film distille une proposition de voyage dans le temps forte intéressante. En effet, au fur et à mesure que le film déroule ses enjeux, nous nous rendons vite compte que les intentions de Rose ne sont pas uniquement amicales. Selon les informations qu’elle récupère auprès de Mary, elle change sa propre histoire et influe nettement sur le présent de son interlocutrice. The Caller met en place un jeu du chat et de la souris qui se tend de plus en plus au fil des appels. The Caller n’est pas un film gore, loin s’en faut. C’est un film qui offre une tension permanente, qui ne décroît jamais, et qui se permet de traiter une multitude de sujets aussi graves qu’essentiels. Parmi les grosses thématiques que The Caller aborde, il y a les dangers d’une relation toxique et tout ce qu’elle comporte de perverse et destructrice. Pour dérouler son récit de la meilleure des manières, il emprunte quelques thématiques aux films de fantômes et au home-invasion afin de consolider ses solides fondations. Tout un programme qui ne devient jamais bourratif tant le film déploie sans cesse le ton juste pour nous embarquer au cœur du cauchemar qui entoure son héroïne.

The Caller doit la majeure partie de sa réussite à son scénario. Le film est malicieusement écrit et sait exactement quand jouer ses atouts. Il déjoue notamment les pièges inhérents à tout ce qui est paradoxe temporel d’une main de maître. Son succès, il le doit à sa simplicité d’écriture. The Caller ne s’embourbe jamais de quelconques détails superflus. Chaque élément a son importance et a un rôle à jouer pour le bon déroulement de l’histoire. Le film pâlie parfaitement son petit budget grâce aux dialogues ciselés de son scénario. Mais n’omettons pas de mentionner la superbe implication de Rachelle Lefevre qui parvient à matérialiser toutes les ambitions du script avec une facilité déconcertante. L’actrice déploie un star talent d’orfèvre. Elle porte littéralement le projet à bout de bras et achève de nous convaincre combien The Caller est un film qui a été oublié à tort. Pourtant, le film a connu un joli parcours dans divers festivals où il a été présenté l’année de sa sortie. Il a même été nommé au NIFFF en 2011 dans la catégorie du meilleur film. Un oublie justement réparé par Shadowz.

Nous nous garderons bien de vous en dévoiler d’avantage tant le film mérite toute votre attention. The Caller est le dernier long métrage de Matthew Parkhill à ce jour et nous nous hâtons de le retrouver tant il prouve combien il est capable de tenir la barque avec un budget risible. The Caller est un thriller d’une très belle intensité. Il est également le film idéal si d’aventure vous souhaiteriez initier vos bambins aux films de genre. Bonne séance !

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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