Édito – Semaine 19

À l’heure où les films de super-héros semblent avoir atteint une certaine saturation (les échecs – relatifs mais néanmoins indiscutables de Ant-Man & La Guêpe : Quantumania et Shazam! La Rage des dieux en sont symptomatiques), ne dupant pas le public lassé de se farcir les mêmes histoires, les mêmes thématiques et les mêmes fonds verts moches à répétition, la sortie des Gardiens de la Galaxie Vol. 3 la semaine dernière a de quoi donner un brin d’espoir. Oui il est encore possible en 2023 de faire un film de super-héros avec du cœur, où l’humour présent ne vient jamais parasiter l’émotion et où les personnages constituent le centre du récit, ceux-ci étant écrits avec soin. Un film qui n’a pas peur de la violence, qui n’a pas peur d’être malsain et qui ose des choses même dans un carcan aussi étroit que celui de Marvel. James Gunn aura été le seul cinéaste capable d’imposer sa patte dans le MCU et de la faire tenir en longueur sans jamais que la qualité baisse (on aime Taika Waititi mais mon dieu, son Thor : Love and Thunder est affreux), preuve que lorsqu’on laisse une belle marge de manœuvre à un cinéaste talentueux et volontaire, on peut encore faire de bons films et se laisser surprendre.

On image mal Marvel se relever de cette belle conclusion et être capable de proposer un nouveau film à la hauteur de celui-ci, seul opus enthousiasmant (avec Doctor Strange and the Multiverse of Madness) à être sorti de chez Marvel depuis le dyptique Infinity War / Endgame, gros morceau historique réunissant dix ans de films et de pop-culture dont la Maison aux Idées a finalement beaucoup de mal à se relever, multipliant les projets avec une qualité plus inégale que jamais. Malgré le bordel encore en cours chez DC, on ne peut donc qu’être confiant de voir James Gunn en avoir pris la co-direction. Sa volonté de bâtir un univers cohérent et son amour des personnages en font un choix on ne peut plus pertinent, histoire d’y voir plus clair une bonne fois pour toutes pour un univers cinématographique vacillant où l’excitant The Flash prévu en juin côtoie un Blue Beetle un brin douteux en août. L’horizon DC s’éclaircira surtout en 2025, d’ici-là, on ne peut que vous conseiller (et c’est rare dans cette rédaction) de foncer voir Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 histoire de se dire qu’un blockbuster peut encore être réalisé avec du cœur en cette époque troublée.

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