La Belle Ville : Solutions locales avant l’effondrement total…

« Quelque soit ta passion, quelque soit ta religion si ton ciel peut attendre, la Terre ne le peut plus : s’amuser à la défendre est une urgence absolue. » (Gustave Parking – humoriste écologique).

Ce n’est plus un scoop en 2023 : à l’aune d’un effondrement global et au sortir d’une crise sanitaire ravageuse et aux retombées encore aujourd’hui des plus prégnantes (des centaines de milliers de morts aux quatre coins du monde, des restrictions sociales doublées d’une doxa opposant et divisant les uns et les autres au sujet d’une potentielle vaccination, des personnes à risque ou encore des dangers d’une certaine promiscuité intrinsèque à la Covid-19, ndlr) la Planète Terre agonise doucement mais sûrement : réchauffement climatique, dysfonctionnement de l’éco-système et catastrophes naturelles à répétition sont les conséquences du terrible sort que l’Homme jette à notre Mère nourricière à la manière d’un vulgaire détritus depuis des décennies, Homme visiblement incapable d’évoluer et de marquer son territoire sans violer le terreau fertile l’ayant bienveillamment engendré.

Une Planète en crise, littéralement en détresse, de laquelle tout un chacun puise sans vergogne telle ou telle ressource en s’imaginant que les richesses du berceau de l’Humanité demeurent et demeureront encore et éternellement inusables, intarissables, inépuisables… La réalité est pourtant bien plus dure et alarmante qu’une telle chimère, et bien des anthropologues et sociologues férus de collapsologie ont su en témoigner ces dernières années en la forme d’un constat sans appel : l’effondrement global n’est pas pour dans cinquante ans, ni vingt ans, ni même dix. L’effondrement global, c’est pour demain. Rien de moins.

Fatalité, désastre, cataclysme, apocalypse, « fin du monde »… autant de (gros) mots contre lesquels l’Humanité devra se battre si elle souhaite sauvegarder son espèce dans les temps à venir. Il lui faudra pour ce faire trouver quelques solutions à échelle individuelle et/ou collective afin de préserver la Planète, manière pour elle de lui manifester une once de gratitude et de reconnaissance fortement et sérieusement bienvenues au vu de la conjoncture actuelle. C’est par là même que le documentaire de François Marques et Manon Turina (un jeune couple originaire de la ville de Toulouse ayant par ailleurs vécu quelques temps à Londres et bourlingué un peu partout à travers le Monde, ndlr) arrive à point nommé dans nos salles obscures en cette date du 26 avril, petit manifeste écologique de belle utilité publique partant tacitement de l’inquiétude générale sus-citée pour mieux proposer – au travers de trois chapitres clairement définis par le binôme de réalisateurs – quelques solutions locales susceptibles de transformer le Mal en Bien tout en continuant d’aller dans le sens d’un progrès devenu – presque malgré lui – hégémonique voire totalitaire…

Si La Belle Ville n’a en soi que peu de valeur sur le plan purement cinématographique (filmage fonctionnel le plus souvent, recours du documentaire à l’illustration basique et systématique et agencement narratif scolaire et compassé…) il s’avère néanmoins doué d’intentions tout à fait louables et pour le moins respectables. En trois actes d’une durée habilement ramassée ledit documentaire prendra comme point de départ la question de la végétalisation des surfaces minérales dans les grandes métropoles telles que Mexico, poursuivra sa route en préconisant l’agriculture urbaine dans les foyers citadins (aménagement des espaces domestiques tels que terrasses et balcons d’appartement invitant le locataire à pratiquer la permaculture, entre autres choses…) pour finalement s’achever sur la question cruciale du compostage et du recyclage naturel. Rêvant d’une ville meilleure dans laquelle les valeurs agrestes se conjugueraient en bonne intelligence avec celle du monde urbain, industriel et libéral François et Manon réalisent là un reportage tour à tour écoresponsable et un tantinet idéaliste, non exempt de belles et solides idées éminemment citoyennes et de fait hautement recommandables. Une belle surprise s’inscrivant dans la continuité des films de la réalisatrice Coline Serreau (La Belle Verte et Solutions Locales pour un Désordre Globale, principalement…) et qui propose, à la manière d’un kit éducatif, une honorable initiation à la sauvegarde planétaire. C’est à voir.

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