Dark Clown : Everybody happy ?!

Depuis que Stephen King a littéralement atomisé le genre avec une entité clownesque, on ne compte plus les ersatz de projets qui ont tenté de surfer sur la même vague. D’une figure de redneck chez Rob Zombie à un être maléfique récemment avec la série des Terrifier, difficile de trouver chaussure à son pied tant le genre semble éculé. Pourtant, en 2012, un petit film britannico-irlandais a su tirer son épingle du jeu en se taillant une jolie petite réputation au sein de la sphère cinéphile amatrice de séries B voire Z. Stitches (rebaptisé Dark Clown par chez nous, titre que nous trouvons quelconque et inadéquat face à l’image du projet) était, à nos yeux, ni plus, ni moins, que LA perle Z à voir en 2012. Véritable coup de cœur en ce qui nous concerne, nous n’avons eu de cesse d’alimenter toutes nos discussions autour de ce film, au point d’en devenir sacrément pénible auprès de nos collègues de la rédaction. Quand on aime, on ne compte pas. Vous l’avez déjà compris, cette séance Shadowz est placée sous le signe de la madeleine de Proust. Préparez vos meilleures sucreries, Dark Clown est un bonbon pétillant qu’il vous faut (re)découvrir impérativement.

Un clown lubrique trouve la mort durant un anniversaire organisé pour des enfants. Des années après son décès, il revient d’entre les morts avec un seul but : se venger des responsables de sa mort.

Simple, direct, clair et concis, Dark Clown ne fait pas de fioritures. Stitches le clown est mort pendant une représentation qu’il offrait à des enfants infernaux. Stitches revient des années après pour leur faire payer leur affront. Ce qui rend le film si délectable ne provient clairement pas de la finesse (inexistante) de son scénario, mais bel et bien dans la générosité déployée à amuser les spectateurs. Le réalisateur et co-scénariste du film, Conor McMahon, offre un vrai terrain de jeu à son acteur vedette, Ross Noble (humoriste anglais réputé pour ses vannes cinglantes), afin qu’il s’amuse comme un gamin. La subtilité du scénario ne réside pas à rendre les situations vraisemblables, elle se mesure dans sa manière à savoir créer les mises à mort les plus absurdes possibles accompagnées de punchlines à en faire pâlir Shane Black. Difficile de ne pas trop en dévoiler, mais si d’aventure vous avez rêvé de trouver un film dans lequel on fait exploser des têtes à coup de pompe à vélo ou encore une soudaine envie de sorbets à la cervelle humaine, nul doute que Dark Clown est le film qu’il vous faut. Héritier direct d’une culture du film bis estampillée Troma, le film de McMahon est un sacré défouloir généreusement gore à vous en faire exploser les zygomatiques.

Bien évidemment, nous passerons outre le jeu approximatif des victimes. Le tapis rouge est clairement déroulé en l’honneur de Ross Noble. Conor McMahon perpétue une certaine tradition propre à ce cinéma de genre populaire qui résume généralement ses victimes à de simples morceaux de viande. Les héros ne sont pas les victimes qui tentent de se sortir des griffes de ce clown prédateur. Le héros n’est autre que Stitches le clown en personne. Comme le fera également Damien Leone avec Terrifier, l’entité de Dark Clown est la seule et unique star du film. Tout comme Leone, McMahon témoigne d’un amour immodéré pour les effets pratiques, ce qui rend le film d’autant plus jouissif lorsqu’il s’agit de constater quelles idées farfelues il a dû demander à son équipe responsable des effets spéciaux de réaliser. Dark Clown suinte la tripaille à foison et les hectolitres de sang pleuvent de partout. Le tout est ambiancé par une bande-originale 80’s qui confère au film un sentiment de carnaval des horreurs duquel on ne veut pas sortir tant la proposition réconforte allégrement notre cœur d’amateur de bisseries généreuses. Dark Clown n’a clairement pas la plume d’un Stephen King pour ce qui est de décortiquer les origines du mal qui consume son clown, mais il a l’honnêteté de ne pas mentir sur la marchandise pour autant. Le film promet de la gaudriole régressive à chaque instant, et c’est bien ce qu’il nous offre avec une bonté sidérante. On lui pardonne même une mise en place longuette juste après son prologue appétissant tant l’attente vaut son pesant d’or.

Dark Clown est au centre d’une thématique clownesque cette semaine sur Shadowz et il demeure, de loin, l’un des meilleurs films avec un clown tueur que le cinéma de genre nous ait pondu ces dernières années. Avec son ton faussement irrévérencieux et ses délires de sale gosse à faire des ballons avec les tripes de ses victimes (sans compter ce qu’il se permet de faire avec un parapluie), Dark Clown est l’un des derniers vestiges d’un cinéma bis honnête, qui ne trompe pas sur la marchandise et qui nous manque cruellement aujourd’hui. Un cinéma qui semble, toutefois, connaître un certain regain d’intérêt dans nos salles dernièrement lorsque l’on constate les appétences qu’ont déclenché des films comme Terrifier 2 ou encore The Sadness. Fort heureusement, il nous reste Shadowz pour nous régaler chaque semaine d’une programmation qui claque !

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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