John Wick 4 : Courir après sa liberté

La grande famille de John Wick perd l’un de ses membres. En effet, Lance Reddick, l’interprète de Charon, décède avant même la sortie du film le 17 mars 2023 à l’âge de 60 ans… De quoi endeuiller l’équipe avant le succès quasi garanti du retour de John Wick sur grand écran.
Le quatrième chapitre de la saga à succès porté par Keanu Reeves revient quatre ans après son troisième opus : Parabellum. Une série de films qui glorifie le cinéma d’action, se hissant dans le très haut niveau du genre en question et lui permettant d’être récompensé par une popularité méritée. Cela est bien évidemment permis grâce à l’aura de Keanu Reeves ainsi que par son implication à travers la franchise, mais également grâce au réalisateur des quatre métrages : Chad Stahelski. Ce cascadeur nous éblouit par son expérience ainsi que par la maîtrise d’un art qu’il déploie dans les nombreuses scènes de combats époustouflantes constituées autour du personnage principal. Un amour du genre permettant à la saga de devenir la référence du cinéma d’action moderne.

L’objectif de John Wick est de s’affranchir de l’oppression de la Grande table, une organisation criminelle, dans le but de pouvoir obtenir sa liberté. Pour cela, il devra éliminer le Marquis interprété par Bill Skarsgard avant que ce dernier ne l’élimine lui-même, aidé par ses mercenaires et autres truands voulant récupérer la mise à prix ornant le profil de notre héros pour sa liquidation. Un pitch qui ne révolutionne – sans grande surprise – absolument pas le cinéma. Cependant, l’intrigue simpliste sera en réalité le réceptacle d’un spectacle puissant.

Nous aurons pour alimenter cette force, un casting de grands noms du cinéma d’action à commencer par la deuxième tête d’affiche concernant l’antagoniste du film : Donnie Yen, la star de la prodigieuse saga Ip Man. Il va d’ailleurs, tout comme pour son personnage dans Rogue One : A Star Wars Story, jouer un combattant aveugle, ce qui permettra d’enrichir les scènes d’action en proposant des variations dans les chorégraphies dues au handicap de Caine. De plus, des personnages annexes tels que Hiroyuki Sanada ou le méconnaissable Scott Adkins, identifiable par son coup de pied à la lourde frappe, compléteront le casting aux grands noms du cinéma d’action accompagnés par les courtes apparitions de l’acolyte de Keanu Reeves : Laurence Fishburne. Le personnage de Winston (Ian McShane), toujours aussi importante au sein du récit, sera en quête de vengeance envers le Marquis protégé paradoxalement par son fils spirituel : John Wick. Cette figure paternelle a perdu son honneur en raison des agissements de l’antagoniste principal le Marquis. Il demande donc littéralement réparation auprès de ce dernier. Bill Skarsgard, quant à lui, fera ce qu’il peut pour essayer de rendre son personnage le moins archétypal possible, figure présentée parmi les plus prestigieux lieux de Paris. L’intrigue principale se situe donc dans la capitale française, après Mission Impossible : Fallout, John Wick emprunte donc également les paysages parisiens, poursuivant sa course vers sa liberté.

La promesse du film est, bien entendu, la qualité des scènes d’action. Les attentes fixées par les trois précédents films contraignent John Wick 4 de proposer un spectacle encore plus saisissant. Tout d’abord, on sent que le film se repose sur ses scènes d’action. Cela n’est pas péjoratif, au contraire, car cela nous offre des chorégraphies minutieusement construites évoluant avec une intelligence de mise en scène très efficace. Un montage qui devrait servir de leçon au cinéma d’action peu inspiré qui dissimule leur manque de créativité à travers un montage trop dynamique et illisible, accentué par l’accélération des scènes effectuées en post-production de sorte à donner l’illusion que le combat est plus impressionnant (n’est-ce pas Marvel ?!). Seulement la recette d’une bonne scène de combat se trouve dans cette merveilleuse saga : des plans qui laissent l’action se dérouler, en n’accélérant surtout pas les mouvements, mais au contraire en laissant plus de temps aux différents enchaînements de se déployer, de sorte à nous faire ressentir l’impact des coups, à travers un rythme effréné. Chad Stahelski nous offre même un sublime plan-séquence zénithal à travers les différentes pièces d’un établissement donnant sens à la dimension chorégraphique et artistique de la scène de combat. De plus les scènes d’action vont se jouer des décors, que ce soit à travers le trafic dense de la place de l’Étoile ou lors de la montée des marches accédant au Sacré-Cœur qui permettra même d’apporter une dimension comique, de quoi rajouter de la profondeur à la violence artistique proposée. Ces scènes seront habillées par sa photographie caractéristique, à savoir des couleurs vives, éclairées par différents néons, donnant un style futuriste.

Les liens entre les deux tueurs à gages Caine et Tracker (Shamier Anderson) avec John Wick vont – malgré leurs missions communes d’éliminer ce dernier – nouer des liens très respectueux avec Baba Yaga. Cette relation sera accentuée par la dramaturgie (sans la développer plus que cela) de l’amitié entre Caine et John Wick.

Le contexte autour de la criminalité présenté dans la franchise expose des entités sectaires empruntées par John Wick dans les traditions et les règles. La mise en place du duel amorce le dénouement d’une possible fin de saga… Elle sera source de nouvelles influences pour les futurs films d’action, de par ses scènes de combat toutes aussi fascinantes qu’inspirantes, malgré son pitch simple et efficace démontrant que John Wick n’a rien à envier à ses sagas confrères tels que Mission Impossible, Jason Bourne ou James Bond.

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