Édito – Semaine 12

Il y a bien longtemps que nous ne faisons plus de nuit blanche devant la cérémonie des Oscars tant celle-ci est interminable et colle très mal avec nos horaires matinaux. Une fois passé un certain âge on met à peu près une semaine à se remettre d’une nuit sans sommeil et ça ne vaut clairement pas le coup, surtout quand le palmarès est foireux une fois sur deux. C’est pourquoi l’édito de la semaine dernière n’avait pu tenir compte des résultats de l’évènement et c’est pourquoi nous y revenons ce lundi avec un peu de recul, revenant sur une cérémonie au palmarès bien plus mémorable que celui de l’année dernière où le seul souvenir qui reste en tête est celui de la gifle de Will Smith sur Chris Rock.

Et si l’on pensait bien que Everything Everywhere All At Once (ou EEAAO pour les intimes) allait repartir avec quelques statuettes majeures, nous étions loin d’imaginer qu’il triompherait à ce point, repartant avec 7 Oscars et non des moindres : meilleur film, meilleure réalisation, meilleure actrice, meilleur acteur dans un second rôle, meilleure actrice dans un second rôle, meilleur scénario original et meilleur montage. Une razzia qui envoie un message fort et vient soutenir une œuvre profondément originale qui n’appartient à aucune franchise, dont le succès a créé la surprise et couronné de nouveaux réalisateurs quand les anciens comme Steven Spielberg repartent bredouilles malgré beaucoup de nominations.

Alors certes, on pourra dire qu’une fois de plus ces Oscars-là ne se sont pas joués au mérite (le sacre de Michelle Yeoh est historique et puissant mais on trouvait Cate Blanchett plus méritante sur le plan de l’acting pur quand on aurait préféré Kerry Condon en meilleur second rôle féminin et non Jamie Lee Curtis histoire que Les banshees d’Inisherin reparte avec un petit quelque chose) mais on a vu carrément pire comme palmarès (Coda meilleur film l’année dernière tiens, voilà bien une chose à oublier) d’autant qu’il a permis à notre Brendan Fraser d’amour de triompher en remportant la statuette du meilleur acteur pour The Whale. Fraser, que chaque gamin ayant grandi dans les années 90 adore (La Momie, George de la Jungle et même Endiablé, autant de films ayant rythmé notre adolescence) méritait bien cette récompense le faisant revenir sur le devant de la scène après une traversée du désert douloureuse. C’est pour une fois un bon exemple de ce que l’amour des fans du Septième Art est capable de faire : ne pas l’avoir oublié et lui faire un triomphe dans ce que l’on espère comme un long come-back (on l’attend dans le prochain Scorsese). Alors même si nous ne sommes pas d’accord avec l’ensemble du palmarès (Babylon déjà snobé dans les catégories majeures repartant sans l’oscar de la meilleure musique, c’est une honte), il a d’indéniables qualités (le Pinocchio de Guillermo Del Toro et Mark Gustafson sacré meilleur film d’animation) et laisse peut-être espérer un futur hollywoodien sous de meilleurs auspices à l’heure où les résultats au box-office du dernier Ant-Man sont loin d’atteindre les sommets attendus…

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