Édito – Semaine 11

Nous déclarions la semaine dernière dans notre édito combien le Hollywood actuel était triste et peu original, misant tout sur les franchises et univers étendus. Un refrain que vous commencez à bien connaître chers lecteurs mais sur lequel il nous faut une fois de plus revenir tant le manque d’originalité actuel ne cesse de se démultiplier. En effet alors que Creed III est un gros succès au box-office, voilà que l’on annonce autour de la trilogie et du personnage d’Adonis Creed un univers étendu et plusieurs spin-offs. Une nouvelle qui ne surprend même plus tant le succès à Hollywood est devenu une rampe de lancement pour une franchise. Alors même que Creed III, peut-être le plus réussi de la trilogie car sachant s’affranchir de la figure tutélaire de Rocky Balboa, vient potentiellement clore le parcours du personnage, il va falloir encore en rajouter.

Même chose pour Scream VI (dont la critique est parue ce matin dans nos colonnes), sortant un an après Scream V et son immense succès où la saga de slashers jusque-là tant aimée et pertinente dans son propos (n’en déplaise à notre cher directeur de rédaction, nous aimons beaucoup Scream 4) n’a plus rien à dire. Consciente d’être devenue une franchise, Scream n’a plus qu’à aligner les morts violentes avec plus ou moins d’inventivité mais n’est plus en mesure de commenter quoi que ce soit sur le genre auquel elle appartient. L’œuvre d’art s’est muée en produit destiné à la consommation de masse. Ce qui ne serait pas un problème en soi si l’équilibre et l’harmonie entre les deux étaient préservés à Hollywood. Mais l’on produit de plus en plus de contenus, on met de plus en plus au placard les réalisateurs ambitieux avec une vraie vision des choses et on affiche la standardisation des œuvres comme quelque chose de naturel à célébrer.

L’occasion de nous rappeler pourquoi Close-Up existe et pourquoi le travail de critique / cinéphile / passeur est important afin de pouvoir dégager des chemins de traverse dans ce qui s’apparente à un parc d’attraction où tout le monde fait le même circuit. Et si nous n’avons rien contre un bon gros produit décérébré au goût artificiel, il est absolument important de se confronter à autre chose pour garder son ouverture d’esprit et se rappeler que l’art se doit de nous bousculer jusque dans nos fauteuils, pas simplement nous y maintenir confortablement. En attendant la semaine prochaine et en espérant un édito où nous arrêterons de râler, nous vous souhaitons une bonne semaine chers lecteurs et surtout des découvertes artistiques qui vous remuent les tripes !

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