Astérix et Obélix – L’Empire du Milieu : Les Gaulois préférés des Français

Ils sont de retour ! Nos irréductibles héros, résistant encore et toujours à l’envahisseur, reviennent pour de nouvelles aventures, cette fois-ci dans le puissant Empire de Chine. Nous sommes habitués à voir le visage d’Astérix changer au fil des ans, empruntant ici les traits de Guillaume Canet, également réalisateur de ce nouvel opus. Cependant, les Français seront surpris, attristés ou réjouis de découvrir un nouvel Obélix, délaissé par notre Gégé Depardieu pour être repris par Gilles Lellouche. Un menu classique gallo-français : des vannes, des stars et des baffes.

Souhaitant reprendre la dynamique de globe-trotters instaurée par Goscinny et Uderzo, les créateurs des bandes dessinées originales, Guillaume Canet raconte dans ce film le coup d’état du prince Chinois Deng Tsin Qin (interprété par Bun Hay Mean) pour renverser l’Impératrice (Linh-Dan Pham). La fille de la monarque, la princesse Fu Yi (Julie Chen Moonves), son garde du corps Tat Han (Leanna Chea) et le marchand égyptien Graindemaïs (Jonathan Cohen) s’enfuient et vont quérir l’aide des Gaulois pour sauver la Chine. Bien évidemment, qui dit Astérix et Obélix, dit César. L’Empereur mégalomane incarné par Vincent Cassel va s’en mêler et profiter de ce changement de régime pour s’emparer de la Chine et en faire une province romaine. Au cours d’un long voyage à l’autre bout du monde, nos deux héros vont faire plusieurs escales sur des terres lointaines et de nombreuses rencontres, le taux de caméos de star à la minute étant trois fois supérieur à un film de Wes Anderson.

Personne n’est dupe, ce film est très attendu par le public français mais il représente aussi un défi économique en pleine crise de fréquentation des salles. Les adaptations de Goscinny et Uderzo possèdent cette aura de films ouvertement populaires, respectant la recette parfaite pour faire un carton en salle et relancer les entrées en baisse depuis la pandémie. Ensuite, ce volet porte sur ses épaules toute la pression et l’amour unanime du public pour l’indétrônable version d’Alain Chabat, qui, verdict, demeure indétrônable. Guillaume Canet explique qu’il a souhaité proposer une version des personnages plus enfantine, aspect qu’il aimait particulièrement dans les bandes dessinées. Néanmoins, cette version plus candide des deux Gaulois ne fait pas tout le temps mouche, étant parfois un peu grossière et s’adonnant à un humour un peu lourd. D’ailleurs, parlons-en de l’humour ! La comédie reste malgré tout le caractère essentiel de l’œuvre de Goscinny et Uderzo, que cela soit dans les bandes dessinées, les dessins animés et les films. Cette version ne fait pas exception et un casting imposant d’acteurs comiques et d’humoristes sont employés dans le film pour assurer le flot de gags qui irrigue l’histoire. En première ligne : Jonathan Cohen, la révélation de ces dernières années avec Serge le Mytho, star et créateur des parodies de téléréalités La Flamme et le Flambeau. Le comédien reste fidèle à lui-même, son humour très efficace en d’autres circonstances est parfois dissonant avec le ton du film. La production n’a pas été avare pour former son équipe d’atouts « humour », allant de Pierre Richard et Ramzy Bedia (dans son cas c’est un sans-faute) jusqu’à certaines célébrités de YouTube avec notamment une brève apparition de Mcfly et Carlito qui ravira ma génération Z.

Même si le film adopte un ton humoristique qui n’est parfois pas très bien maîtrisé, il convainc le spectateur grâce à son honnêteté de fabrication. Guillaume Canet n’essaie ni de copier Mission Cléopâtre, ni de le surpasser, mais fait un bel hommage au film de Chabat grâce à quelques clins-d ’œil habiles. C’est également un plaisir de découvrir un véritable péplum contemporain, avec des vrais figurants et des décors enchanteurs, qui nous plongent immédiatement dans un savoir-faire à l’ancienne, autre hommage à la période de l’Age d’Or Hollywoodien, où les péplums étaient légion (moi aussi je fais des blagues). L’intrigue est prenante et divertissante, et nous avons de l’admiration pour Guillaume Canet et ses acteurs d’avoir voulu relever ce défi, en s’attelant à cette franchise qui devient un vrai terrain glissant au fil des adaptations.

Nous sommes face à une version sincère qui ravira ceux qui aiment les deux héros gaulois comme notre fierté pop française, sans chercher à comparer ce film aux autres. Il serait trop simpliste et surtout nuisible d’alimenter un combat de coqs entre les différents films. Chabat a ouvert la porte à un mouvement comique et Canet s’en saisit et en respecte la forme. Certains diront qu’il se repose trop sur son casting mais ça ne fait rien, on n’est pas fâché de voir Dieudonné remplacé par Zlatan.

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  1. Édito – Semaine 7 -

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