
La semaine dernière, les Oscars et les Césars ont dévoilé la liste complète de leurs nominations et comme chaque année, ils ont fait des oubliés qui ne peuvent que nous insurger. Du côté américain, c’est avant tout l’absence de Babylon des grandes catégories qui nous choque tant le film (que nous aimons beaucoup) a objectivement de quoi concourir dans les catégories Meilleur Film et Meilleure Réalisation. Difficile d’expliquer son absence quand on voit Top Gun : Maverick et Sans Filtre dans la catégorie Meilleur Film… Certes l’échec commercial du film au box-office américain n’a pas dû aider mais succès au box-office et réussite artistique sont deux choses bien différentes, et une cérémonie comme les Oscars se doit de défendre l’art avant tout et de reconnaître la profonde valeur artistique d’une œuvre. On ne s’étonnera pas vraiment de ça, connaissant depuis longtemps les coulisses d’une cérémonie où les récompenses se gagnent à la force du lobbying mais snober un film célébrant autant le cinéma a tout d’un manque de goût certain, pas le premier de la Cérémonie me direz-vous.
Du côté des Césars, mêmes réclamations même si l’on se réjouit de voir La nuit du 12 et L’innocent récolter autant de nominations. Seulement plutôt que En corps (un Klapisch en mode mineur) et Pacifiction (un Albert Serra en mode chiant, pour changer), on aurait préféré voir des films comme Les enfants des autres, Les cinq diables ou encore L’origine du mal bénéficier de quelques nominations. Ils sont selon nous les trois grands absents de cette cérémonie et auraient pu prétendre à des catégories telles que Meilleur Film, Meilleure Réalisation, Meilleur Scénario et Meilleure Actrice. Certes, les actrices principales de ces trois films se rattrapent par d’autres nominations tout autant méritées (même si l’on juge la prestation de Virginie Efira plus délicate dans Les enfants des autres que dans Revoir Paris mais bon elle mérite une récompense à chaque film alors ne nous plaignons pas…) mais ces trois films absents auraient ajouté un brin de diversité à la cérémonie (que des hommes nommés pour meilleure réalisation) et auraient bien souligné combien le cinéma français s’est montré riche cette année. On aurait également bien vu Jacques Weber, délicieusement diabolique dans L’origine du mal, dans la catégorie Meilleur Acteur dans un Second Rôle, catégorie trustée par deux acteurs que l’on aime beaucoup (Pio Marmaï et François Civil) mais pour des rôles franchement mineurs dans un film qui l’est tout autant (En corps).
Petit bémol aussi pour la nomination de Bastien Bouillon (formidable dans La nuit du 12) dans la catégorie Meilleur Espoir alors que sa carrière déjà bien fournie (il tourne depuis plus de dix ans) aurait dû lui permettre d’accéder directement à la catégorie Meilleur Acteur qui serait amplement méritée. Mais réjouissons-nous cependant de ce coup de projecteur qui devrait donner un nouvel élan à sa carrière et attendons avec impatience le palmarès de cette cérémonie décidément bien incapable à satisfaire tous les cinéphiles mais dont on espère qu’elle sera conduite avec panache et sans trop de récompenses qui nous feront hurler sur notre canapé…
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