Les soucoupes volantes attaquent : On gère !

Les soucoupes volantes attaquent, ou Earth vs the flying saucers dans son titre original, est un film de science-fiction réalisé par Fred S. Sears en 1956. Hugh Marlowe y incarne le Dr Marvin Russel qui dirige le projet « Skyhook » qui vise à placer des fusées autour de la Terre pour surveiller l’espace et préparer les futures missions d’explorations. L’opération tourne court, les fusées sont détruites et les extraterrestres s’invitent chez nous. Étant des êtres polis, ils souhaitent d’abord communiquer avec le docteur Russel mais se heurtent à l’attirail militaire qui les accueille sous un déluge de feu. 

Ruinant les espoirs d’une première rencontre pacifique qui aurait pu aboutir à un accord entre deux civilisations, les extraterrestres se renfrognent et annoncent leur plan : prendre possession de la Terre, suite à la destruction de leur système solaire, et asservir l’humanité. Commence alors une course contre la montre pour développer une arme capable de contourner leurs défenses et garder le contrôle de notre chère planète.

Le scénario, écrit par Bernard Gordon, est adapté de l’œuvre de Donald Keyhoe, un ancien aviateur de la marine américaine, connu pour ses articles et nouvelles sur l’aviation. Il se rend célèbre dans les années 50 pour ses enquêtes sur les soucoupes volantes, arguant que le gouvernement américain cache des informations importantes sur le sujet. En pleine Guerre Froide et en pleine Course à l’Espace contre l’URSS, il n’en fallait pas plus pour agiter l’opinion publique et rendre encore plus menaçant et crédible l’avertissement final de La chose d’un autre monde (1951) : Watch the sky !

Très classique dans sa structure et dans sa narration, le film n’en reste pas moins efficace. Le scénario dépeint très bien les interrogations d’une époque cernée entre la menace d’une guerre nucléaire et une nouvelle possible menace venue d’ailleurs. Interrogations qui persistent dans les films d’aujourd’hui et résonnent avec notre actualité. Si la modernité des idées évoquées ne s’est pas essoufflée avec les années, le jeu des acteurs a pris un petit coup de vieux et souffre de sa raideur mais ce détail est balayé devant le soin apporté aux effets spéciaux.

Si l’on peut rire devant les « transflex », ancêtres du fond vert, en voyant les acteurs courir sur place devant un grand écran projetant une forêt en feu, on ne peut que saluer la qualité des effets spéciaux, dirigés par Ray Harryhausen dont on retrouve le travail, entre autres, sur : Le monstre vient de la mer, A des millions de kilomètres de la Terre. Le traitement des extraterrestres est sobre, l’intérieur du vaisseau est aseptisé, leur tenue est un costume monolithique, ce qui crée un décalage angoissant avec leur puissance de feu et leur détermination. Les séquences avec les soucoupes, pleines de trucages ingénieux, rythment le film jusqu’à un final de blockbuster.  

Considéré à la fin de sa carrière comme l’un des maîtres de l’animation en volume, ou stop-motion, au côté de Willis O’Brien (coordinateur des effets spéciaux pour King Kong, 1933), Ray Harryhausen permet au film de Fred S. Sears d’être bien plus qu’un banal film de science-fiction cousu de fil blanc qui laissera les américains meurtris mais victorieux, en en faisant un classique du genre. Les soucoupes volantes attaquent témoigne surtout du savoir-faire de l’époque en matière de trucage avec pour seuls outils la caméra, la pellicule et l’inventivité.

En supplément de cette version éditée par Sidonis Calysta :

– Une interview de Joan Taylor qui incarne la femme du Dr Russel. Elle y raconte son début de carrière et par là retrace le chemin qui l’a amenée à jouer dans Les soucoupes volantes attaquent.

– Un entretien très intéressant avec Del Reisman, un membre de la guilde des scénaristes américains, qui revient sur le contexte politique des États-Unis dans les années 50. Il revient en détail sur le Maccarthysme, politique anticommuniste aussi connue sous le nom de « Chasse aux sorcières », dont furent victimes des milliers d’américains, ce fut le cas du scénariste de ce film, Bernard Gordon. Del Reisman revient sur le travail mené par la writers guilde pour réhabiliter les scénaristes qui avaient continué d’écrire sous un faux nom et ainsi éviter la censure pendant cette période.

– Une interview avec Ray Harryhaussen qui évoque la genèse du projet, commandée par le producteur Charles Schneer avec qui il collabora sur quinze films et qui, lui faisant entièrement confiance, le laisse libre d’exprimer tout son talent dans la confection d’effets spéciaux. Ray Harryhausen explique son travail sur le film et révèle quelques secrets et techniques de fabrications. Un précis de fabrication très précieux.

– Pour les curieux, les passionnés ou les plus patients, la version du film

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  1. A des millions de kilomètres de la Terre : c'est pas si loin -

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